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Le rapport des jeunes avec la lecture

Le Salon du livre jeunesse et de la presse jeunesse de Montreuil commence mercredi 28 novembre. Un salon où se précipiteront sans doute des enfants passionnés de lecture. Mais où, peut -être, d'autres enfants seront traînés, malgré eux, par des parents, qui espèrent ainsi réveiller leur goût de la lecture.
Article rédigé par franceinfo
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Il faut bien le reconnaître,
un enfant qui n'aime pas lire, même si c'est fréquent, c'est souvent très agaçant
pour les parents, sinon inquiétant. Mais que faire ? Faut-il les forcer ou au contraire, les laisser choisir d'autres supports de lecture, y compris Internet,
au risque qu'ils ne découvrent jamais les charmes littéraires d'un Stendhal ou
d'un Flaubert ?

On associe souvent la lecture à la réussite scolaire, explique Anne-Laure Gannac, de Psychologies magazine . La preuve c'est que le plus souvent,
c'est au CP que les parents commencent
à vouloir faire lire leurs enfants, voire s'inquiètent, ou s'agacent de ne pas le
voir se précipiter sur la collection qu'on vient de lui offrir.

Pourtant, on ne lit pas pour réussir sa scolarité,
ses études ou sa vie ! On lit par plaisir. Le plaisir de se fondre dans un
autre monde, d'être embarqué ailleurs, de développer son imaginaire.

Le rejet de la lecture peut s'expliquer par une trop frote pression parentale ou scolaire. Si la lecture est
trop directement, voire exclusivement associée à l'école et à l'apprentissage,
il ne peut pas avoir accès à cette dimension centrale du plaisir de lire. Un entourage qui ne lit pas est aussi une raison du rejet. Mais ce peut aussi être une question de maturité, de temps.

On ne doit pas forcer un enfant à lire

Si les parents sont
de grands lecteurs, il y a de très fortes chances pour que leur enfant y vienne
un jour. C'est soit une question de maturité, de déclic.

Cette question du
déclic vaut pour beaucoup de choses, mais peut-être plus que tout pour la lecture.
Qui n'a pas, dans son souvenir, un livre qui l'a particulièrement marqué enfant
et qui lui a donné envie de tout lire de cet auteur et, ensuite, de tout ce courant
littéraire auquel il appartenait ou du thème qu'il développait ?

La question qui se pose ensuite c'est : que lit-il ? Le plus important avant de savoir si son enfant lit quelque chose de "bien", c'est
de se demander d'où elle nous vient, qu'est-ce qu'elle dit de nous.

Nos enfants peuvent aussi nous donner le goût de lire. De
lire autre chose. Il n'y a pas de raison que cela marche dans un seul sens. Et puis
c'est une occasion de mieux le connaître, le comprendre, et de partager des intérêts.  En évitant tout de même de tomber dans l'extrême
inverse qui consisterait à vouloir se mêler absolument de ce que nos enfants lisent.

Internet une façon de lire, peut-être, complémentaire

Internet est un terrain de lecture pour de nombreux jeunes, mais l'une
des différences majeures c'est le rapport au temps. Avec le livre, on est dans
une continuité et une linéarité du temps, les pages se tournent, on peut revenir
en arrière, etc. Avec Internet, on est dans un acte de lecture très fragmenté, où
la tentation c'est de passer d'un texte à un autre, via les liens hypertextes notamment
et parce qu'on a cette possibilité de laisser notre curiosité nous emporter vers
autre chose, c'est un mot, une référence qui nous fait glisser sur une autre page.

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