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La valeur verte plébiscitée en matière de logement

Les Français adoptent un comportement de plus en plus écolo dans leur logement. Et plus qu'un moyen de faire des économies, cela devient un mode de vie pour 45% d'entre eux. Ces chiffres, donnés par le Groupe PAP, (Particulier à Particulier) qui vient de réaliser un sondage sur l'importance que les Français accordent à la valeur verte en matière de logement, marquent une réelle évolution des mentalités.
Article rédigé par franceinfo
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L'occasion aujourd'hui de faire le point sur ce qu'est un comportement écolo, et sur les travaux d'amélioration énergétique à apporter à son logement. On voit ça avec Maïlys Honoré, journaliste dans le Groupe De Particulier à Particulier.

Éco-conscience...
de quoi parle-t-on précisément ?

Ce sont tous les
petits gestes que l'on peut adopter au quotidien et qui permettent de diminuer
l'impact sur l'environnement. Et les Français semblent effectivement être de
plus en plus sensibles à cette question, puisqu'ils adoptent spontanément un
comportement de plus en plus écolo dans leur logement. Et surtout, et c'est ce
qui est nouveau, ce comportement plus écolo et plus responsable n'est plus
poussé par la seule volonté de faire des économies financières en réduisant ses
factures. La principale motivation est désormais plus idéologique, puisque près
d'un sondé sur deux (45%) perçoit ses petits gestes comme un mode de vie.

Quels sont
ces petits gestes du quotidien que l'on peut adopter ?

Le chauffage,
l'électricité et l'eau sont les principaux postes de dépenses d'un logement.
C'est donc en priorité sur ces trois points qu'il faut faire attention. De
lourds travaux ne sont pas toujours nécessaires. L'amélioration de l'existant
et de bonnes habitudes se révèlent très efficaces pour faire des économies.
Parmi les gestes les plus adopter par nos sondés, le premier est celui de
fermer le robinet. L'eau arrive en tête de leurs préoccupations. Et même si ce
n'est pas le poste de dépense le plus important, on sait que l'eau est un réel
problème, et sera véritablement celui de demain. Preuve que la recherche
d'économies financières n'est plus la seule motivation des Français.

Alors
justement, que peut-on faire pour préserver cette ressource naturelle ?

En maîtrisant
les débits, en éradiquant les fuites, et en coupant le robinet aussi souvent
que possible, notamment lorsque vous vous brossez les dents. Un petit calcul
pour bien comprendre : si vous laissez couler l'eau pendant les trois
minutes durant lesquelles vous vous brossez les dents, c'est 45 litres qui
disparaissent pour rien! Ensuite, préférez la douche (15 litres par minute)
au bain (150 à 200 litres). C'est d'ailleurs devenu un automatisme pour un
Français sur cinq ! Et puis vous pouvez encore investir dans les limiteurs
de débit. Il s'agit d'un dispositif qui s'installe à l'intérieur de vos robinets
existants et qui permet, comme son nom l'indique, de réduire le débit de l'eau.
Un moyen simple et peu coûteux de faire des économies tout en gardant le même
confort d'utilisation. Enfin, vous pouvez limitez aussi la consommation d'eau
des toilettes. Les réservoirs de WC traditionnels ont un volume de douze
litres. En optant pour une chasse d'eau à "  deux vitesses ", vous
pouvez choisir en fonction de vos besoins, si vous sollicitez la totalité ou la
moitié de ce réservoir.

Et pour
économiser l'électricité, qu'est-ce-que je peux faire ?

Vous pouvez
commencer par éteindre la lumière dès que vous sortez d'une pièce. Est-ce que
vous savez que l'éclairage représente à lui seul 14 % des dépenses en
électricité d'une maison ? Pour faire baisser la facture, on va installer
des va-et-vient à chaque extrémité d'un couloir ou d'un escalier, on va
privilégier des prises commandées (un seul interrupteur suffit alors à éteindre
toutes les lumières branchées sur ces prises), et on va penser à nettoyer
régulièrement ses ampoules, car, à puissance égale, une lampe propre produit un
éclairage 40 % supérieur à celui d'une lampe poussiéreuse ! Il faut encore
se méfiez des appareils mis en veille, car ils continuent à consommer de
l'électricité. Une consommation fantôme qui représente jusqu'à 75 % de celle
d'un appareil allumé. Pour se faciliter la vie, il existe un appareil bien
utile : le coupe-veille. Comme son nom l'indique, il met hors tension tous
les appareils qui lui sont reliés. Il est équipé de capteurs infrarouges ;
quand vous actionnez la télécommande pour mettre en veille, le coupe-veille se
charge à votre place d'éteindre correctement et réellement les équipements.
Aujourd'hui, un quart des Français ont le réflexe de couper leurs appareils
électriques.

Tous ces
gestes et ces travaux d'amélioration ont une incidence directe sur l'étiquette
énergétique du logement. Étiquette que connait d'ailleurs une majorité de
Français...

En effet, il
apparaît que 57% des Français connaissent l'étiquette énergétique de son logement. Et c'est déjà beaucoup. Il ne faut pas oublier que l'obligation d'afficher
l'étiquette énergétique lors de la vente de son logement n'a été mise en place
qu'il y a un peu plus d'un an. Pour rappel, elle permet d'identifier la
consommation prévisionnelle d'énergie de l'appartement ou de la maison. Il
s'agit en réalité d'une double étiquette. La première, semblable à celles que
vous trouvez habituellement sur les appareils électroménager, indique la
consommation d'énergie, tandis que la deuxième précise l'impact de ces
consommations sur l'effet de serre. Ces informations sont tirées du fameux DPE,
le diagnostic de performance énergétique, établi par un professionnel et
obligatoire pour toutes les ventes depuis le 1er novembre 2006.

Et est-ce que
cette étiquette énergétique a des conséquences sur le marché immobilier ?

Elle peut.
D'après notre sondage, plus d'un tiers des personnes interrogées considère que
c'est un critère très important, et qu'elles y prêtent systématiquement
attention lorsqu'elles recherchent un logement. Près de la moitié affirme même
qu'il s'agit d'un vrai plus lorsque le bien leur plait. Ainsi, même s'il ne
s'agit pas de l'élément déclencheur, il peut faire pencher la balance en faveur
de la vente.

Et comment
mettre aux normes mon logement, comment le rendre " énergétiquement "
attrayant ?

Vous pouvez bien
évidemment réaliser des travaux d'amélioration. A la clef : des économies
à l'usage pour vous. Et un bien " plus vendable " par la suite. 27%
des personnes interrogées ont déjà réaliser des travaux pour améliorer les
performances de leur logement. Et plus d'un tiers y songe ! En tête de
liste : l'isolation, qui est pour 61% des sondés reste la priorité. Et ils
ont raison, car il faut faire les choses dans l'ordre. Rien ne sert d'acheter
un système de chauffage performant, si l'enveloppe du logement a des fuites.
Premier responsable: le toit, avec jusqu'à 30% des déperditions thermiques
(pertes de chaleur). Viennent ensuite les fenêtres et les portes (25%), les
murs (15%) et les planchers bas (10%). Pour réaliser des économies d'énergie,
il n'y a donc pas de secret: l'isolation de votre habitation doit être
irréprochable pour limiter au maximum les déperditions de chaleur.

Pourtant, ils
sont encore nombreux à ne pas franchir le cap, souvent faute de budget. Le
problème semble venir des aides octroyées.

C'est en
effet ce qu'il ressort de notre sondage. Près d'un Français sur deux (46%)
estime que les aides octroyées ne sont pas assez attractives en comparaison du
coût des installations. Il faut dire que ces dernières années, elles ont été
sacrément rabotées. Si on prend l'exemple des fenêtres, qui concerne beaucoup
de monde : il y a trois ans, le crédit d'impôt allait jusqu'à 40%.
Aujourd'hui, il n'est plus que de 15%. Et encore on ne sait pas jusqu'à
quand ! La différence est énorme. A l'heure où les budgets sont serrés, et
où les aides s'amenuisent, les Français diffèrent leurs travaux. Ou y renonce
carrément. Reste à atteindre pour voir quelle sera la nouvelle politique en faveur
du logement mise en place par l'équipe du nouveau Président de la République.

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