En cas de séparation, 73,5 % des gardes sont accordéesaux mères. La résidence alternée, autorisée depuis 11 ans ne représente que 16 %des enfants dont la garde fait l'objet d'une décision de justice.Le plus souvent, la garde est le fruit d'un accord entre lesparents, et les pères, dans leur majorité, ne la réclament pas. De plus, oncompte un grand nombre de familles monoparentales, où des mères seules galèrent,et souvent se débrouillent sans pension alimentaire.Se méfier des histoires individuellesLes mouvements des pères sont souvent outranciers, et neconstituent pas forcément de bons exemples. Il faut se méfier des histoiresindividuelles : la colère et la douleur peuvent être réelles sans que la causesoit forcément juste."Il y a souvent une vraie raison derrière unedécision défavorable ", note une juge aux affaires familiales. Néanmoins, ellereconnaît que les mères sont bien plus souvent que les pères dans la captationde l'enfant, elles ont du mal à défusionner et à laisser l'autre parentexister.De nombreux avocats estiment que souvent, la parole du père estsujette à caution, il doit prouver qu'il est prêt à s'occuper de ses enfants. D'untribunal à l'autre, les décisions peuvent être progressistes ou très "pro-mères".Impliquer davantage les pèresLà où ils ont raison, c'est lorsqu'ils demandent lagénéralisation de la médiation familiale (discutée dans le projet de loi famille).Pour apaiser les conflits, il faut impliquer davantage lespères dès la naissance pour les inciter à prendre la place qui est la leur autemps de l'amour, mais aussi après la séparation. Si de nombreux pères nedemandent pas la garde ou un droit de visite élargi c'est souvent parce qu'ilsont intériorisé le fait qu'ils n'en avaient pas le droit. C'est sur cette autocensurequ'il faut aussi travailler.