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Combattre son aérodromophobie, ou peur de l'avion

De toutes les phobies existantes, depuis l'arachnophobie en passant par l'agoraphobie, l'aérodromophobie, ou peur de l'avion, est l'une des plus handicapantes. Mais, ce mal n'est pas irréversible et il est possible de se soigner. Le récit de Christilla Pellé-Douël, journaliste à "Psychologies Magazine".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nous sommes des milliers à être terrorisés par l'avion,
environ 10% de la population. Actuellement, il y a en l'air 420.000 personnes,
dont 100.000 sont paralysées de peur. A tel point que plusieurs compagnies
aériennes ont mis au point des programmes de désensibilisation.

Avant le vol

Christilla Pellé-Douël a été phobique durant une quinzaine
d'années. La simple idée de devoir prendre l'avion la rendait malade
d'angoisse. S'il fallait vraiment le faire, elle ne dormait plus durant les
huit jours qui précédaient le vol, et elle imaginait tous les scénarios
possibles. Elle se livrait à toutes sortes de pensées magiques, car dans son
esprit malade, le simple fait d'évoquer le vol à venir allait précipiter
l'accident. Donc, surtout, ne pas en parler, ne pas prononcer le mot "avion", "vol". Mais mine de rien, elle s'arrangeait
quand même pour faire connaître mes dernières volontés à sa famille.

Pendant le vol

Christilla Pellé-Douël montait dans l'appareil à peu près
comme un condamné à mort allait à l'échafaud. Terrorisée, mais digne, car elle
souffrait en silence. Elle n'arrivait plus à avaler sa salive, le cœur
complètement emballé et l'intestin en déroute. Le décollage, un cauchemar. Une
fois en vol, elle passait tout son temps à écouter tous les bruits de moteur et
à observer le visage du personnel de bord. Pas question de relâcher
l'attention, parce que c'était justement grâce à cette attention sans faille
que l'avion tenait en l'air. Bien entendu, impossible de manger, de boire ou de
dormir. Résultat, elle arrivait complètement épuisée.

Se soigner

Il existe un stage de comportementalisme d'une durée de deux
jours, à Genève. Peu à peu, la psychothérapeute met la personne en face de ses
peurs, en lui fait réaliser à quel point ces peurs n'étaient pas fondées. Le
fait d'entendre d'autres phobiques raconter, l'un qu'il avait peur que les
ailes tombent en vol ou l'autre que l'avion se mette sur le dos, nous font comprendre
que ces angoisses n'avaient aucun rapport avec la réalité. Le fait de monter
dans un avion (au sol) et de pouvoir poser toutes les questions à un pilote
aide beaucoup.

Durant ce stage il est possible de prendre les commandes sur
un simulateur de vol, épaulé par un instructeur. Cela permet de mieux
comprendre ce qui se passe, les bruits, les mouvements et donc de faire
diminuer la peur.

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