Pierre Lemaitre : "Prenez deux périodes de l'histoire et vous trouverez toujours des résonances"
Pierre Lemaitre, écrivain, scénariste, Prix Goncourt 2013, est l'invité mardi de "Mise à jour" de Jean-Mathieu Pernin. Il sort un nouveau livre, Couleurs de l'incendie, chez Albin Michel, la suite de Au revoir la-haut, roman historique, récemment adapté au cinéma.
L'écrivain et scénariste français Pierre Lemaitre sort un nouveau roman, Couleurs de l'incendie, paru chez Albin Michel, la suite de Au revoir la-haut, publié en 2013 et pour lequel il avait obtenu le prix Goncourt. Le deuxième livre, "c'est plus compliqué, parce qu'on a toujours l'impression d'écrire sous le regard de ses lecteurs", confie Pierre Lemaitre mardi 20 février sur franceinfo. Une énorme pression existe en effet sur les écrivains qui sont récompensés par le Goncourt. D'ailleurs, certains "ne se sont pas remis, note-t-il. La grand injustice de ce prix, c'est que vous avez le prix pour un livre, et vous pensez l'avoir mérité, mais en fait, on vous dit : Maintenant tu as le Goncourt, il faut continuer de le mériter."
Dans son livre, Pierre Lemaitre décrit la montée des extrêmes en Europe, la crise économique, le scandale lié à l'évasion fiscale. "Pour autant, il ne faut pas penser que les années 30 ressemblent à aujourd'hui. Il y a des résonances évidemment. C'est toujours amusant de se rendre compte que quelque chose qu'on connaît aujourd'hui existait déjà ou est né dans l'époque où l'on écrit un livre." Mais, l'auteur met en garde contre les raccourcis simplistes.
Il ne faut pas que ces résonances nous donnent l'impression que les années 2018 en France, ce serait les années 30, ce serait historiquement idiot
Pierre Lemaitre, écrivainfranceinfo
Et ce, même si le parallèle est tentant. "Prenez deux périodes de l'histoire et vous trouverez toujours des résonances. J'aurais fait un livre qui se serait passé du temps des pharaons, je pense qu'il y aurait de l'exil fiscal également."
Sa mise à jour ? "Ma vie est tellement heureuse, je suis tellement comblé, ça serait un peu obscène de vouloir changer quelque chose pour être encore mieux. Il y a beaucoup de gens qui souffrent et donc moi je fais partie des privilégiés. Je ne vais pas non plus penser qu'il faudrait avoir un privilège plus plus plus".
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