"On vire les gens pour les raisons pour lesquelles on les engage", Stéphane Guillon raconte une année dans les coulisses de la télé
Le comédien et humoriste sort un nouveau livre, "Journal d'un infréquentable", dans lequel il raconte son année 2016-2017 marquée par l'élection présidentielle. Invité de "Mise à jour", il regrette le manque d'impertinence des humoristes actuels.
Une année dans la peau de Stéphane Guillon. Voilà ce à quoi il faut s'attendre à la lecture de Journal d'un infréquentable (Grasset), récit écrit par le comédien et humoriste entre septembre 2016 et 2017, période marquée par l'élection présidentielle. "Il y a des portraits, des souvenirs d'enfance, des névroses aussi, exlique Stéphane Guillon, et effectivement, des passages sur mon travail à la télévision. Je parle de mon éviction [de l'émission Salut les Terriens, ndlr], sur un chapitre à peine. Après vous avez quelqu'un, Thierry Ardisson, qui a surréagi donc de facto, malheureusement la promo se centre sur lui."
"Aujourd'hui, il n'y a plus qu'une fausse impertinence"
Sur son éviction, Stéphane Guillon relève un certain paradoxe propre au milieu télévisuel : "Je pense qu'on vire les gens pour les raisons pour lesquelles on les engage. Cette liberté de ton, elle amène du monde, et en même temps souvent, mes patrons m'ont dit "OK pour ta liberté de ton mais il faut qu'elle s'arrête à nos intérêts", ce qui est impossible ! Parce qu'un humoriste impertinent n'est crédible que si on arrose tout le monde y compris nos propres patrons."
L'ancien chroniqueur regrette qu'aujourd'hui, dans le paysage télévisuel actuel, il n'y ait qu'une "fausse impertinence" alors que, selon lui, "les gens ont toujours adoré les humoristes insolents". "C'est vrai qu'on est dans une société, je trouve, de plus en plus bien-pensante où plus rien ne doit dépasser. Mais l'humoriste qui franchit la ligne jaune, les gens aiment ça ! Finalement, un humoriste c'est quelqu'un qui dit tout haut ce que les autres pensent tout bas."
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