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François Damiens : "J'ai toujours aimé faire des petits pièges. J'en fais encore tous les jours"

François Damiens était l'invité de la "Mise à jour" de Jean-Mathieu Pernin mercredi sur franceinfo. L'humoriste et acteur réalise son premier long-métrage intitulé "Mon Ket", tourné intégralement en caméra cachée. 

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
François Damiens, acteur et réalisateur du film "Mon Ket". (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Humoriste, acteur, et désormais réalisateur. Et pour sa première, François Damiens a osé la caméra cachée pour son nouveau film, en salle le 30 mai. Mon Ket (expression bruxelloise pour "gamin"), réalisé avec Benoît Mariage, narre l’histoire de Dany Versavel, père de famille qui tente de s’évader de prison pour reconquérir l’amour de son fils au détour de leçons de vie peu recommandables. Glander, fumer, et même boire, Dany (incarné par François Damiens) ne recule devant rien pour arracher des réactions aux Belges qui deviennent, le temps d’une scène, des acteurs malgré eux.

Une quinzaine de piégés par jour, 600 au total

Pour ce portage sur écran géant, l’humoriste s’est armé de maquillage pour être reconnu le moins possible, et surtout, de beaucoup de patience. Le film a nécessité plus de 650 heures d’images qu’il a fallu sélectionner et monter pour un long-métrage d’une heure et demie. Néanmoins, le scénario n'est composé que d'une vingtaine de page contre une centaine pour un film classique dans la mesure où les dialogues ne pouvaient être écrits, improvisation oblige. "Avec Benoît Mariage, nous nous sommes basés sur le personnage principal de Dany Versavel pour lui imaginer une trajectoire de vie. Mais comme nous ne pouvions pas écrire les dialogues, nous avons simplement fait des descriptions de scènes. On a tourné de façon chronologique, pendant un an et demi de façon à pouvoir réajuster l’image en permanence et pouvoir "se servir" des piégés pour faire progresser le récit."
Le montage a été à la hauteur du nombre d''acteurs"  : deux monteurs présents six jours sur sept pendant deux ans ont été sollicités pour assembler les caméras cachées.

« Les provoquer avec tendresse »

Mais comment l’acteur de Rien à déclarer et L'Arnacœur (2010) fait-il pour repérer un bon piégé ? "On le repère de loin. Le secret est de ne pas démarrer la caméra cachée tout de suite. Il faut le faire parler un peu avant de trouver une brèche", révèle François Damiens. "J’essaie de les provoquer en tendresse", poursuit-il. Ces derniers semblent réceptifs au mal-être de ce personnage haut en couleur qui échappe à la prison pour éduquer un fils qui ne croit plus en lui, à tel point qu’il a demandé l’émancipation légale.

"Les piégés mettent du temps à s'en remettre. C’est vrai que cela doit être un peu déroutant pour eux. Ceux qui figurent dans les caméras cachées et qui ont été invités à Bruxelles pour l’avant-première m’ont dit qu’ils se sont arrêtés deux fois sur la route tellement ils n’arrivent pas y croire", raconte François Damiens.

De nature farceur, François l’embrouille a "toujours aimé faire des petits pièges."
"J’ai commencé avec les canulars téléphoniques, j’en fais encore tous les jours, j’aime cela en fait", conclut François Damiens, amusé.

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