Micro européen. "No milk today" : Covid + Brexit, le cocktail cauchemardesque britannique
José-Manuel Lamarque et son invité, le journaliste Philippe Turle décryptent la situation de pénurie au Royaume-Uni dans l'approvisionnement alimentaire, de composants électroniques et autres produits....
Le Royaume Uni constate amèrement que la fin de la libre circulation des personnes ajoutée à la crise du Covid-19 a vidé la logistique routière en Grande-Bretagne, comme nous l’a expliqué notre invité, Philip Turle, journaliste britannique et chroniqueur international sur France 24.
100 000 camionneurs de moins, c’est le chiffre ahurissant constaté par les syndicats des camionneurs et des sociétés de transports. Les décideurs du secteur en sont aujourd’hui à demander à Boris Johnson de revenir sur ses décisions politiques pré-Brexit et d’embrayer sur une vitesse post-Brexit afin de pallier au manque criant de "routiers".
Brexit + Covid, le cockail de l’exclusion
Face au Brexit mettant en place des mesures drastiques concernant les travailleurs étrangers, en premier lieu les Européens, qui composaient une part importante des chauffeurs routiers, ajouté à cela la crise du Covid qui a fait que de nombreux Européens, surtout de l’Est, s’en sont retournés chez eux, les conséquences de ce cocktail se remarquent de plus en plus dans les rayons des magasins d’alimentation où l’approvisionnement ne suit plus, sans oublier des chaînes de restauration rapides qui ont dû fermer certaines adresses, faute de produits.
L’inquiétude grandit outre-Manche, où des enseignes de supermarchés se préparent à mettre en place des stocks pour les fêtes de fin d’année, si possible…
Brexit + Covid, le cocktail de la panne sèche
Il ne s’agit pas seulement du transport transmanche qui est touché. Les règlements douaniers britanniques pour les routiers, sont devenus avec le Brexit un imbroglio administratif qui ne peut que rompre la chaîne logistique alimentaire. Au sein même du pays, le manque de routiers aussi est criant concernant les productions locales, à savoir les productions agricoles touchées par la crise du transport, mais aussi le départ des travailleurs européens ayant provoqué un manque de main-d’œuvre pour les récoltes.
Enfin, et ici le bât blesse plus encore, la formation de camionneurs au Royaume Uni demande de long mois d’apprentissage, et les jeunes Britanniques ne sont point attirés par ce métier dont les conditions de travail et les rémunérations n’ont pas été revues depuis quelques décennies. Tout ceci provoque une hausse des prix des produits alimentaires, quand ces derniers sont encore disponibles.
Brexit + Covid, le cocktail invendable pour Noël
Ainsi les Britanniques se demandent bien, quant aux fêtes de fjn d’année, s’ils auront du poulet, de la dinde, suffisamment d’ingrédients pour préparer le Christmas Pudding. Hormis les habitants du sud de l’Angleterre ayant encore la possibilité de passer par le tunnel pour aller "faire le plein" à Calais.
Mais d’ici Noël, la vie continue au quotidien, très réduite, puisque certains pubs sont au bord de ne plus ouvrir en attendant des jours meilleurs. Le gouvernement et son Premier ministre sont maintenant très attendus par les consommateurs, "brexiters" ou pas… Quant au dicton anglais "Les dindes n’ont jamais voté pour Noël", cette fois ci, cela ne les concerne plus.
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