Les 75 ans du Conseil de l’Europe

Les 75 ans du Conseil de l’Europe et la fin du mandat de sa secrétaire générale, Marija Pejčinović Burić dresse le bilan de ses années au Conseil. Elle est l'invitée de "Micro européen".
Article rédigé par franceinfo - José-Manuel Lamarque
Radio France
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Le siège du Conseil de l'Europe à Strasbourg. (Illustration) (IMAGE BROKER / ALIMDI / / ARTERRA / PHILIPPE CLEMENT)

Le Conseil de l'Europe est une organisation internationale qui rassemble environ 675 millions de ressortissants de 46 États membres, par le biais des normes juridiques dans les domaines de la protection des droits de l'homme, du renforcement de la démocratie, et de la prééminence du droit en Europe.

Le Conseil de l'Europe fête ses 75 ans. 1949, première assemblée parlementaire, représentée aujourd’hui par sa secrétaire générale, Marija Pejčinović Burić qui est une Croate, et qui termine son mandat.

franceinfo : Marija Pejčinović Burić,  75 ans du Conseil de l'Europe, quel bilan pour ces 75 ans ? Le temps a passé et le temps continuera de passer, c'est mieux de travailler sur le temps long que sur le temps court ? 

Marija Pejčinović Burić : Absolument, je crois que les 75 ans montrent que c'était une très bonne décision de nos pères fondateurs en 1949, d'avoir le Conseil de l'Europe après les deux guerres mondiales destructrices, de se dire il ne faut jamais plus ça, il faut avoir de la paix en Europe. Et pour avoir la paix en Europe, il faut avoir un Conseil de l'Europe qui réunira tous les pays démocratiques de l'Europe.  

Donc on a commencé à 10, on est aujourd'hui 46. Et le texte phare de l'action du Conseil de l'Europe depuis le début, c'est la Convention européenne des droits de l'homme, qui a été construite de manière à tenir debout la force morale de l'Europe, comme une boussole morale. Et si on regarde toutes ces années qui se sont écoulées, on peut dire que la Convention a fait son travail, qu'elle le fait maintenant et qu’elle continuera de le faire.  

Elle a été conçue pour servir les différents moments de l'Europe économique, sociale et autres. Donc, elle a bien tenu et on est très fiers d'avoir la Convention, la Cour européenne des droits de l'homme, et donc, après la Convention, on a rédigé plus de 100 textes de traités et d'accords, qui portent sur presque tous les domaines la défense…  

Il faut rappeler une chose, vous n'êtes pas la Commission, vous n'êtes pas le Parlement, vous n'êtes pas une de ces institutions de Bruxelles, vous êtes le Conseil de l'Europe, le Conseil est à Strasbourg, c'est très important de le dire, parce qu'il faut rappeler que le siège du Parlement européen est aussi à Strasbourg.  

Marija Pejčinović Burić, vous avez été ministre des Affaires étrangères dans votre pays, en Croatie ; dans ce monde qui est complètement sens dessus dessous, ça bouge vraiment partout, vous avez toujours confiance ?

Oui, j'ai toujours confiance, parce que je crois que nous avons de la force. Le Conseil de l'Europe a montré qu'il a de la force. On a des moyens, par le biais de la Convention européenne des droits de l'homme, mais aussi par beaucoup d'autres conventions. Et en fait, pour avoir confiance dans le futur, il faut travailler, que le futur soit meilleur, que ce que l'on voit maintenant.  

Et par exemple, nos ministres des Affaires étrangères ont récemment ici à Strasbourg, adopté la nouvelle Convention sur l'intelligence artificielle et les droits humains, l'État de droit et la démocratie. C'est une première au niveau global, et on espère bientôt l'ouvrir pour la signature, et ce sera la toute première au niveau mondial. Donc il faut voir comment prendre tous les avantages que l'intelligence artificielle nous apporte, mais que cela ne détruise pas la manière comment nous fonctionnons en Europe mais aussi dans le monde démocratique.  

On pense aussi au futur par le biais suivant : “comment voir les droits humains dans le changement climatique” qui aussi pose de grandes questions pour le futur. Donc je suis positive parce que je crois qu'en toute circonstance, durant ces 75 ans, le Conseil de l'Europe a travaillé en Europe, et on a toujours trouvé des solutions pour le futur. Le Conseil de l'Europe était parmi les premiers, par exemple, à travailler sur la protection de la vie privée, sur la protection des données personnelles. Après, il a été le premier à travailler sur la cybercriminalité, maintenant sur l'intelligence artificielle.  

Donc oui, je suis très confiante envers le Conseil de l'Europe. Seulement, il ne faut jamais, jamais oublier que rien n'est acquis, tout peut se détruire très facilement. Donc il faut toujours travailler, il faut toujours veiller et surtout veiller aux libertés fondamentales, aux droits de l'homme, à l'état de droit, parce que c'est ce qui fait la vie en Europe, mais aussi dans le monde.  

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