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À quoi sert le Comité économique et social européen ?

Aujourd'hui, focus sur le Comité économique et social européen, organe consultatif de l'Union européenne, créé en 1958, il y a 65 ans. Invité de "Micro européen", son président, Oliver Röpke.
Article rédigé par franceinfo - José Manuel Lamarque
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Publié Mis à jour
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Le siège du Comité économique et social européen, à Bruxelles. (CESE)

À quoi sert le Comité économique et social européen ? Son président, Oliver Röpke. est l'invité de José-Manuel Lamarque.

franceinfo : Le Comité économique et social européen, qu'est-ce que c'est ?

Oliver Röpke : C'est important de présenter le Comité économique et social européen, car le CESE est une institution particulière à Bruxelles. C'est la seule institution qui représente la société civile, dans tous les États membres.

Nous avons trois groupes dans notre comité : les employeurs, les travailleurs et les représentants des organisations de la société civile, qui sont ensemble, qui négocient ensemble, et nous conseillons toutes les institutions européennes, tout d'abord le Conseil, le Parlement et la Commission. Et nous sommes indépendants par rapport à ces institutions. 

Avec combien d'associations, de fédérations, travaillez-vous ?

Nous avons 329 membres qui représentent, plus ou moins, 250 organisations. Les syndicats, les organisations patronales, mais aussi les autres organisations de la société civile, les consommateurs, les agriculteurs, les défenseurs de droits de l'homme… 

Concrètement, que se passe-t-il pour les Européens, les travailleurs, par exemple, les salariés ? 

Tout d'abord, nous pouvons délivrer nos avis sur toutes les propositions de la Commission européenne. Par exemple, la proposition pour un salaire minimum, c'était il y a deux ans. Il y avait une discussion au niveau européen et bien sûr, on a négocié entre les trois groupes, entre les membres. Et après, nous avons donné notre avis à la Commission européenne. Mais même après, sur le projet concret, nous avons donné notre avis. Et bien sûr, ce n'est contraignant.  L'Europe est encore démocratique… 

Vous dites : l'Europe est "encore" démocratique ?

Oui, parce que c’est un défi, globalement, mais aussi en Europe, parmi les Etats membres, mais aussi en dehors de l'Union européenne. Et je pense que nous nous devons d'être la voix de la société civile, sur les droits de l'homme, les droits fondamentaux et l'Etat de droit, pour vérifier comment est la situation pour la société civile, parce qu'il existe la charte des droits fondamentaux…    

Donc quelque part concernant la démocratie, vous êtes en parallèle avec le Conseil de l'Europe, qui lui aussi s'occupe de démocratie ?  

Oui, avec le Conseil de l'Europe, mais aussi avec la Commission européenne. Chaque année, nous présentons le rapport de la Commission européenne sur l'état de droit, ensemble, et je pense que c'est une grande opportunité, pour nous et pour le comité, de souligner le rôle important de la société civile. Et mon projet est de renforcer ce rôle, et de regarder pas seulement dans les États membres, mais aussi dans les États candidats.  

Mais vous, Oliver Röpke, vous êtes le président du Comité économique et social européen. Vous donnez des avis, mais vous n'obligez pas les institutions, vous n'obligez pas les États membres. Est-ce que vous ne vous sentez pas un peu seul à donner seulement des avis ?

D'un côté, oui, de l'autre côté, c'est une grande opportunité parce que nous ne sommes pas élus. Nous sommes des représentants de la société civile. C'est clair, on ne peut pas adopter la loi, on peut donner des avis, mais avec la voix de beaucoup de millions de citoyens et associations de la société civile.   

2024, c'est ce sont les élections du Parlement européen, les élections européennes. Alors vous, vous êtes indépendants, mais bien sûr, vous allez observer ces élections et le résultat des élections qui peut être important par la suite pour la désignation du ou de la présidente de la Commission européenne et de la Commission elle-même ? 

Bien sûr, nous travaillons avec le Parlement européen pour augmenter la participation dans les élections, parce que la participation est très faible. Pour la légitimité démocratique du Parlement, c'est important, une participation plus forte dans les élections.

On travaille avec le Parlement, mais aussi dans les États membres, avec nos organisations, pour informer les collègues, informer la société civile, discuter avec la société civile.C'est important parce qu'on était toujours dans notre comité toujours pro-européen, et comme ça, je dirais : nous sommes représentatifs.  

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