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Ma ville demain. Smart city : la ville intelligente de demain

Une ville ultra-connectée mais pas forcément plus facile à vivre

Article rédigé par franceinfo - Cécile Maisonneuve
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un stand du forum urbain 2018 à Moscou. (GETTY IMAGES)

franceinfo : Toujours plus de capteurs, toujours plus de données dans nos villes : c’est la ville intelligente, la fameuse Smart City. Question à Cécile Maisonneuve : ma ville demain sera-t-elle une ville du tout-numérique ?

Cécile MaisonneuveEffectivement, ils sont partout, les capteurs dans la ville : dans les réseaux d’infrastructures, dans les rues, et, surtout, dans nos poches via nos smartphones. La Smart City, la ville intelligente est bel et bien l’avenir de nos villes. Mais de quelle Smart City parle-t-on ? Le numérique, pour quoi faire ?
Revenons sur ses promesses. Depuis 15 ans, il nous dessine une ville ultra-moderne, à la fois connectée, agréable et durable. Mais, dans bien des villes, le rêve a viré au cauchemar. Le numérique devait mettre fin aux bouchons, il n’a fait que les aggraver. Waze devait désengorger les artères les plus congestionnées, mais a aussi amené de la congestion là où il n’y en avait pas. Uber devait réduire le nombre de voitures individuelles mais a ajouté des voitures dans nos villes déjà surchargées.


Entre ses promesses et le réel, pourquoi la ville intelligente a-t-elle déraillé ?


Le problème vient de ce que la "smart city" est devenue la ville du "toujours plus" : toujours plus de capteurs, toujours plus d’énergie consommée … Si le numérique était un pays, il serait le troisième consommateur mondial d’électricité après les États-Unis et la Chine. Nos smartphones, nos serveurs, bref tout ce qui collecte, stocke et traite nos données, c’est 10% de la consommation mondiale ! Et cela ne fait qu’augmenter alors qu’en 2008, on nous avait promis moins 20% de gaz à effet de serre en moins pour 2020, grâce au numérique !


Alors comment réconcilier la ville intelligente et la ville verte ?

Si j’étais psychanalyste, je mettrais la smart city sur le divan et lui dirais d’abord de soigner son addiction aux données. Cela veut dire s’occuper des données dont on a vraiment besoin. Je lui dirais aussi qu’une ville vraiment "smart" et maline, ce n’est pas la ville du «"toujours plus", mais celle du "toujours mieux". C’est une ville où je peux remplir chaque jour mon programme d’activités sans dégrader l’environnement. C’est une ville qui utilise le numérique, oui : le numérique fait partie de nos vies ; on ne va pas le désinventer. Mais pour en faire un allié au service des citadins, au service de la qualité de vie.

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