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"Ma vie en Antarctique" (5/6) : la vie quotidienne
C'est le rituel du samedi après-midi, tous les habitants de la base laissent leurs charentaises - car porter des charentaises à l'intérieur des bâtiments est une tradition - mettent leurs bottes et sortent constituer une chaîne humaine. Le but : transporter les aliments de la semaine suivante stockés dans les hangars jusqu'au bâtiment principal. Clément, le cuisinier, et Sophie Faille, notre médecin, en profitent pour nous emmener visiter le congélateur. "C 'est un gigantesque congélateur, qui doit rester à -20°C. Donc, il y a des moments où il faut le réchauffer, quand il fait -35°C ici", s'amuse Sophie Faille. "On est souvent mieux dans le congélateur", surenchérit Stéphane.
Le froid, quand Sophie communique avec ses proches restés dans l'Hexagone, c'est un sujet qui revient régulièrement. "Quelles sont les températures, comment gères-tu", lui demande-t-on. Pour Sophie au bout de plusieurs mois, justement, le froid commence à être pénible. " On rêve tous d'être en mode été, pour ma part, d'avoir juste une robe et des tongs", assure-t-elle. "Les températures peuvent varier entre -5 et -10 jusqu'à -35. Tout est conditionné par la force du vent, la neige. Ça peut faire considérablement baisser les températures que l'on ressent", explique-t-elle.
Isolés du monde, tel Thomas Pesquet dans l'espace
Il est 16 heures, le moment d'un autre rituel sur la base française Dumont d'Urville : l'appel du goûter. "Le goûter est bientôt prêt, premier arrivé, premier servi", annonce Stéphane dans son talkie-walkie aux habitants de la base. Ce jour-là, ce sont des crêpes, servies dans une a mbiance joviale. Ils ne sont pourtant que 24, à passer ensemble des mois glaciaux où la nuit l'emporte sur le jour, isolés du monde.
L'isolement est un sujet qui inspire un invité surprise de la base, venu passer quelques jours en Antarctique : l'astronaute Thomas Pesquet, qui a connu une autre forme d'isolement. Il est venu dans cette base pour "confirmer vraiment qu'il y a des similitudes". "On ne va pas entraîner les astronautes en Antarctique, mais de faire ce genre de mission, ça aurait du sens, estime l'astronaute. D'autant plus qu'on se dirige vers des missions de plus en plus longues, de plus en plus éloignées, que ce soit sur la Lune ou sur Mars. Aujourd'hui, il n'y a pas grand-chose de plus similaire à une mission sur la Lune qu'une mission en Antarctique".
"Ma vie en Antarctique", un podcast original franceinfo de Solenne Le Hen, mis en ondes par Thomas Coudreuse, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
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