Cet article date de plus de six ans.

Matthias Leridon : "Mon pavé 2018 c’est le développement de la création artistique"

Matthias Leridon, président du fonds de dotation Centre Pompidou, défend la création artistique dans l'émission d'Olivier de Lagarde. 

Article rédigé par Olivier de Lagarde
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Matthias Leridon. (TILDER)

Matthias Leridon est cofondateur et actuel président du cabinet de conseil Tilder. En 2018 il est élu président du fonds de dotation Centre Pompidou et il est également coprésident de l’ONG African Artists for Development. 50 ans après Mai 68, il lance son pavé pour un développement de la création artistique dans la société française et le monde entier.  

Olivier de Lagarde : Il y a une urgence pour cela ?  

Matthias Leridon : Il y a une urgence absolue parce qu’on vit à un moment tout à fait particulier dans l’histoire de l’humanité où il y a de très grandes transformations technologiques. Celles que nous vivons c’est le digital, c’est l’intelligence artificielle. Et ces formidables révolutions technologiques, il faut en même temps qu’elles soient comprises par les individus que nous sommes et que nous ne soyons pas des machines sous le contrôle de ces intelligences artificielles. Je prends un exemple, on parle beaucoup des algorithmes sur internet.  

Ça fait peur a beaucoup de gens, quand même.  

Ça fait peur, mais en même temps c’est formidable. Parce que vous aimez de la musique classique, on vous propose de plus en plus de musique classique. Mais il y a un problème, c’est qu’on ne vous propose plus que ça, on ne vous proposera jamais de rap ou de rock. Donc il faut pouvoir équilibrer cette puissance de choix qu’apporte l’algorithme sur internet avec la capacité d’ouverture de la création artistique. La création artistique c’est l’anti-algorithme, ça vous fait découvrir quelque chose de tout à fait différent.  

Comment fait-on pour favoriser la création artistique ?  

D’abord, c’est faire en sorte qu’elle entre dans notre vie quotidienne. C’est-à-dire qu’elle ne soit pas un refus, quelque chose qui soit en plus, mais il faut qu’elle soit complétement prioritaire dans la vie quotidienne. (…) Il vaut mieux acheter une petite toile, une petite photo de quelqu’un qui démarre dans la vie artistique, qu’acheter une reproduction.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.