Françoise Rudetzki : "Mon pavé 2018, c'est la création d’un espace judiciaire européen"
Françoise Rudetzki, qui a déjà dédié 35 ans de sa vie aux victimes du terrorisme, réclame la création d’une grande juridiction européenne.
Françoise Rudetzki est la présidente fondatrice de SOS attentats. En 2001, après cinq ans de bataille, elle réussit à faire adopter le mandat d’arrêt européen. Désormais, elle défend un espace judiciaire européen face à la grande criminalité dans le cadre de crimes transnationaux, notamment pour le jugement des auteurs d’actes terroristes. Elle dénonce également la difficulté liée à la demande d’extradition.
Olivier de Lagarde : La demande d’extradition, c’est très lourd ?
Françoise Rudetzki : C’est assez lourd puisqu’il faut, en matière criminelle, que la qualification de l’infraction soit identique dans chaque pays. Or chaque pays a sa définition de l’infraction.
Faudrait-il une uniformisation de tous les droits ?
Pas de tous les droits. Mais, au moins, la poursuite des crimes ou des délits transfrontaliers en matière de grande criminalité. Et bien sûr, du terrorisme, pour qu’on puisse poursuivre des auteurs présumés d’actes de terrorisme qui se réfugient dans un pays et qui préparent leurs méfaits dans un autre. En 1995, vous aviez déjà en Belgique ce qu’on a appelé les "appartements conspiratifs" qui ont permis de préparer les attentats à Paris dans le métro.
Concernant Carles Puigdemont, le leader catalan réfugié en Belgique, que faut-il en faire ? Faut-il l’extrader manu militari vers l’Espagne ?
Justement, je me bats pour qu’il n’y ait pas d’extradition. Il est réclamé par la justice espagnole, il n’y a pas de frontière, donc la justice espagnole doit pouvoir récupérer ce leader indépendantiste catalan pour qu’il soit appelé à répondre de ses actes. En ce qui concerne le terrorisme, la sécurité des citoyens européens est en jeu.
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