Anne-Elisabeth Moutet : "Mon pavé 2018 est contre le rétrécissement de la liberté d’expression"
Olivier de Lagarde reçoit Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste au Daily Telegraph. Elle est l'une des signataires de la tribune publiée dans "Le Monde", début janvier, qui défend une "liberté d'importuner".
Anne-Elisabeth Moutet est journaliste et écrivaine française, éditorialiste pour le quotidien britannique The Daily Telegraph. Il y a quelques semaines, elle signe la tribune publiée dans Le Monde sur la "liberté d’importuner" en réaction aux mouvements Me too et Balance ton porc. Aujourd’hui elle jette son pavé sur la liberté d’expression française qui tend de plus en plus à se rétrécir.
Olivier de Lagarde : Vous avez vraiment l’impression que la liberté d’expression est moribonde ?
Anne-Elisabeth Moutet : Moribonde, probablement pas encore. Mais en mauvais état, oui. On interdit aux gens de dire certaines choses, on leur interdit de penser certaines idées, on leur interdit de s’exprimer.
Avec ce texte que vous avez signé, vous avez été vertement tancée. C’est cela qui vous gêne ?
Oui, je me suis fait traiter de collabo. Je trouve ça vachement sympathique ! Je suis collabo des hommes. Mais surtout personne ne s’est donné la peine de lire cette tribune. (…) Les gens citent des choses qui ne sont pas dans la tribune.
Vous comprenez que vous avez pu blesser des gens avec cette tribune ?
Dans cette tribune nous disons : premièrement évidemment, nous trouvons que le viol est un crime, deuxièmement que le harcèlement au travail est quelque chose d’inacceptable et ensuite, que nous sommes contents de voir le débat qui a commencé avec #MeToo et Balance ton Porc. Après, nous disons également que c’est intéressant d’ouvrir une autre parole et de ne pas tout systématiser.
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