Les Venise du monde. Amsterdam, la Venise du Nord
Chaque dimanche de l'été, Ingrid Pohu vous propose de partir à la découverte des "Venise du monde". Il s’agit des plus belles villes d’eau qui possèdent toutes une histoire et un charme particuliers.
Et pour ce nouveau rendez-vous, on vous emmène à Amsterdam.
Nous partons explorer la capitale des Pays-Bas, que l’on surnomme "la Venise du Nord". Ses canaux sont inscrits depuis 2010 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco.
Une ville qui n’a pas fini de vous surprendre
Un quart de la ville est occupée par l’eau. Amsterdam possède pas moins de 165 canaux sur lesquels on navigue en bateaux-mouches, en bateau électrique ou sur une petite barque. Seules quelques maisons du quartier rouge dans l’hyper-centre possèdent une façade au pied de l’eau comme à Venise en Italie.
Construite sur un marais au XIIIè siècle
C’est en 1613 que cet ancien village de pêcheurs voit son destin basculer quand décision est prise d’agrandir ce port de commerce florissant, blotti à l’embouchure de la rivière Amstel. 14 km de canaux en demi-lune, reliés par 80 ponts sont alors creusés. C’est le début de l’âge d’or d’Amsterdam, où l’on vit les yeux dans l’eau. Comme cette française, Anne-Bénédicte Lebeau qui a jeté l’ancre dans cette capitale à taille humaine voilà 6 ans. "C’est paisible ici, assure-t-elle. La qualité de vie joue pour beaucoup. Le fait qu’on fasse tout à vélo, ça permet de s’approprier la ville parce qu’on est dehors. On la sillonne vraiment tous les jours, au quotidien, quand on va au travail, quand on rentre de soirée, quand on va faire les courses, quand on a un rendez-vous. Et du coup, on s’y repère très vite, on une relation qui est très physique avec Amsterdam".
Dans le cœur historique d’Amsterdam, les rues sont presque toutes exclusivement piétonnes
La ville fait également la part belle au tramway et aux taxis-motos électriques. La voiture est bannie… on respire. C’est ce qui séduit chaque année les quelque 17 millions de touristes venus profiter de son architecture, de ses musées, de son art de vivre qui plait tant à Anne-Bénédicte Lebeau. "Il y a une douceur de vivre, on bénéficie de l’offre culturelle d’une grande capitale, c’est une ville qui bouge et pour autant, dans le quotidien, on a l’impression d’être dans un village, les gens se connaissent tous, en fonction des quartiers on voit toujours passer les mêmes gens."
Et pour l’anecdote, si les appartements et les maisons d’Amsterdam sont aussi étroits et profonds que les bateaux, c’est au départ pour économiser de l’argent, car jadis, la taxe d’habitation était calculée en fonction de la surface donnant sur la rue. Dehors ou dedans, on voit vivre les Amstellodamois. "J’aime beaucoup regarder l’intérieur des maisons parce qu’en raison de la tradition protestante, il n’y a jamais de rideaux. Et on voit des intérieurs absolument magnifiques, ce n’est pas de la curiosité mal placée, simplement c’est très beau à regarder, on voit défiler des intérieurs de maisons impeccables qui font rêver", confie Anne-Bénédicte.
Ses rues pavées, ses petites maisons penchées éclairées le soir par les ponts illuminés, ses cafés bruns et boutiques d’antiquité…
L’ancien quartier ouvrier du Joordan représente l’image d’Épinal d’Amsterdam. Plus typique, pas loin, vous pouvez faire un plouf dans le repaire secret d’Anne-Bénédicte Lebeau, le canal de Bickersgracht. "Ce canal entoure une petite île un peu magique, qui s’appelle Prinseneiland (Les îles du Prince), précise-t-elle. On est en plein centre de la ville, et pour autant le canal est très propre, il est un peu à part en circuit fermé. Et du coup on peut s’y baigner ; et on s’y baigne l’été au milieu des maisons, on peut faire le tour des pâtés de maison. Il y a plein d’enfants qui sautent dedans tous les soirs après l’école, et c’est vraiment un petit havre de paix."
D’ailleurs on peut aussi pêcher dans les canaux d’Amsterdam.
A l’ouest, les anciens chantiers navals ont été entièrement réhabilités
Le quartier des docks est désormais investi par des communautés d’artistes dont certains aménagent leur lieu d’habitation dans des containers. Amsterdam se réinvente. Sans cesse. "C’est une ville surprenante, extrêmement changeante, multi facettes et qui a des côtés extrêmement alternatifs encore, s’enthousiasme Anne-Bénédicte. On a l’impression que c’est une superposition de cultures et de sociétés qui s’y mêlent. Et à côté de ses petites maisons très anciennes, la ville crée des îles nouvelles avec des bâtiments futuristes inspirés par le design et complètement différents des canaux de l’hyper-centre. Donc d’un quartier à l’autre, ça change complètement."
Netflix, Uber, We Transfer…De plus en plus d’entreprises internationales installent leur siège européen dans la capitale néerlandaise devenu aussi un nouvel eldorado pour les startups françaises. Voilà qui apporte encore de l’eau… à son moulin.
L’œil du photographe Jean-Luc Grzeskowiak
"L’eau reflète toutes les ambiances de la ville, note Jean-Luc Grzeskowiak. Nous sommes dans le Nord de l’Europe donc on retrouve des ambiances changeantes avec un ciel qui peut changer de couleur et d’aspect trois ou quatre fois dans la même journée. On passe ainsi du gris au bleu avec des nuages blancs, sans compter les couchers de soleil etc… Et donc là c’est vrai, nous avons un effet miroir."
Le plus beau zoom d’Amsterdam ? "Pour moi, ajoute le photographe, c’est un focus sur les détails de l’architecture, sur la couleur des portes, des volets et les fleurs qui sont très soignées, les pignons, et là, je pense qu’il y a de très belles photos à faire !"
Un autre conseil ? "Essayer de s’accrocher à un point de couleur et donc par exemple à une porte rouge, un volet bleu, des fleurs… et ensuite vous construisez votre photographie à partir de cela."
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