Comme dans lesslows, tout commence en Italie dans les années 70. A Rome exactement. Mais pasen 1970. En 70 tout de suite après Jésus-Christ. En 0070.A l'époque,Rome est gouvernée d'une poigne de fer par l'empereur Vespasien. Oui, celui quia laissé son nom aux "vespasiennes". Contrairement aux apparences étymologiques,ce Vespasien n'a rien d'un fétichiste scatologique. Il n'est qu'undirigeant pragmatique, qui a décidé de procéder à l'assainissement financier desa cité. L'argent manque. Et pour renflouer les caisses, comme on le feraitaujourd'hui, il crée un nouvel impôt.Pas n'importequel impôt. Une taxe sur les urines. Ne riez pas. Au début de l'ère chrétienne,à Rome et ailleurs, l'urine est une denrée précieuse: c'est avec elle que l'onprocède au dégraissage des vêtements. Une sorte de lessive, donc. Et ce qu'onappelle "vespasienne" existait bien avant Vespasien (au pouvoir de 69 à 79),sous forme d'urnes que les teinturiers et les tanneurs disposaient devant leurséchoppes pour collecter le cher liquide. PourtantTitus, le propre fils de l'empereur fut choqué par ce nouvel impôt. Un de plus!Et il le clama bien haut à son père. Vespasien, fou de rage, lui colla sous lenez la première recette ainsi collectée. De rutilantes pièces d'or et debronze. Il demanda alors à son fils si l'odeur le troublait. Le rejeton avouaque non. Et la rumeur se répandit dans Rome que l'argent n'avait définitivementpas d'odeur. Vingtmillénaires plus tard, rien ne saurait contredire Titus. Dans les années 90(1990, pas 0090), les grands hôtels de Las Vegas ont installé près des machinesà sous des diffuseurs qui répandent des effluves d'un nouveau genre : desmolécules odoriférantes qui inciteraient les joueurs à jouer toujours plusgros. Preuve quel'odeur des billets de 100 dollars ne suffisait pas.Jusqu'à preuvedu contraire...