Les Informés. Photographies du président : "Si on empêche le contrechamp, on est dans une dictature de l'image"
Les Informés ont évoqué mercredi les relations de plus en plus difficiles entre le président de la République et les journalistes, ainsi que l'attitude de son homologue américain, depuis le drame de Charlottesville (Virginie).
Photographies du couple Macron : "Il y a un vrai problème de monopole"
Emmanuel Macron a porté plainte pour harcèlement et tentative d'atteinte à la vie privée contre un photographe. Il lui reproche de l'avoir suivi lors de ses vacances jusque dans la propriété où il réside, ce que démend le journaliste. Alexis Poulin, journaliste, a dénoncé ce traitement, alors que le président réserve ses photos "de paparazzades" à l'agence Bestimage, détenue par "Mimi Marchand, une amie de Brigitte, qui va souvent au Touquet." Alexis Poulin a regretté "une collision d'intérêts" et "un vrai problème de monopole : soit on autorise tout le monde à prendre des photos, soit on ouvre un peu plus." a-t-il condamné.
Tout en rappelant "le respect de la vie privée évident", il a également soulevé la question du "regard différent" qu'apporte la presse : "Si c’est une agence de presse élyséenne, si c’est En Marche qui monte son média, qui donne ses images, et si ce sont les seules images disponibles, c’est de la mise en scène. C’est de la propagande."
"Si on empêche le contrechamp, on est dans une dictature de l'image. De la dictature de l’image à une dictature personnelle, il n’y a qu’un pas et il est franchi assez rapidement. Je caricature, mais on a vu comment fonctionnaient les dictatures." a-t-il prévenu.
Donald Trump utilise le drame de Charlottesville pour faire "diversion"
Scandale à la Maison blanche : Donald Trump a renvoyé dos à dos les nazis, néo-nazis, suprématistes blancs, membres du Ku Klux Klan et les militants antiracistes mardi 15 août, trois jours après le décès d'une manifestante à Charlottesville, écrasée par un homme d'extrême droite. Le président américain avait pourtant commencé par condamner fermement les exactions de "l'Alt right", réunie en Virginie.
Pour Jean-Baptiste Daoulas, journaliste politique à L'Express, ce revirement est "une diversion" : "Pendant ce temps-là, on ne parle pas de cette affaire russe qui est en train de pourrir le début de sa présidence. On ne parle pas du fait non plus que le Sénat a une majorité beaucoup trop courte pour lui permettre de faire ce qu’il veut, notamment sur l’Obamacare. Il a une absence de capacité à nommer un certain nombre de responsables de son administration... donc finalement il déplace le débat."
"Au lieu d’être sur des éléments concrets, tangibles, il va le déplacer sur le thème de la polémique pure, de l’hystérie pure. C’est le terrain sur lequel il est le plus à l’aise, ça fait penser à sa campagne !" a rappelé Jean-Baptiste Daoulas. "On a passé 18 mois à dire : "il ne sera jamais élu parce qu’il va trop loin', et en insistant sur l’hystérie il a réussi à réunir une base extrêmement fidèle qui l’a porté au pouvoir."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.