Les Informés. Législatives : "On va transformer cette élection en cirque"
Les invités des Informés ont évoqué vendredi le comportement de l'Élysée vis-à-vis des journalistes, ainsi que les concurrents de Manuel Valls aux législatives dans sa circonscription de l'Essonne : Dieudonné et Françis Lalanne.
Manuel Valls face à Dieudonné et Françis Lalanne en Essonne
La première circonscription de l’Essonne verra s’affronter lors des élections législatives l’ancien Premier ministre Manuel Valls, le chanteur Français Lalanne et "l’humoriste" Dieudonné. Le suppléant de ce dernier n’est autre que Nolan Lapie, le Breton qui avait giflé Manuel Valls lors de la campagne des primaires de la gauche, à Lamballe, en janvier dernier. "Je trouve ça désolant" a confié Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique à Marianne. "On va transformer cette élection en cirque". Selon elle, "on n’est pas sur le terrain du débat politique avec Françis Lalanne et Dieudonné en face" a-t-elle déploré. "C’est ça qui me navre".
Manuel Valls est en train de cristalliser sur sa personne une sorte de clivage. Il incarne quelque chose que les Dégagistes détestent
Éric Verhaeghe, essayisteà franceinfo
Elle a été rejoint par Éric Verhaeghe, essayiste : "Je suis navré pour Manuel Valls, il traverse un vrai chemin de croix depuis quelques mois. Il s'est fait damer le pion par Emmanuel Macron puis Benoit Hamon." a-t-il rappelé, avant de compléter : "Le fait que Dieudonné comme Françis Lalanne aillent sur sa circonscription pour en découdre est le signe qu'on a envie de transformer cette élection en un quatrième tour, qui est un affrontement symbolique entre système et anti système." a-t-il analysé. Selon lui, malgré la défaite de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, "la question de l'anti-système reste très présente et continue de structurer le débat politique".
Manuel Valls est dans une situation compliquée, mais c'est démocratique !
Caroline Mécary, avocate et conseillère de Parisà franceinfo
Caroline Mécary, avocate et conseillère de Paris, a nuancé leur propos : "D’un point de vue politique, ce sera démocratique. Dieudonné, qu’on le veuille ou non, est un citoyen qui a le droit de se présenter." Surtout, elle a rappelé que "Manuel Valls est celui qui a décidé de façon autoritaire de faire interdire les spectacles de Dieudonné. On sent vraiment le règlement de compte".
Silence radio à l'Élysée
L'Élysée est-elle en train de verrouiller sa communication ? Les Informés de franceinfo se sont posé la question, après la lettre ouverte signée par une vingtaine de médias français. Ceux-ci reprochent au Président de la république, Emmanuel Macron, de vouloir choisir les journalistes qui couvrent ses déplacements officiels. Ils ont également regretté d'avoir été tenus à l'écart à l'issue du premier conseil des Ministres.
Emmanuel Macron veut maîtriser à la fois et le temps, son image et les messages qu'il va faire passer.
Caroline Mécary, avocate et conseillère de Parisà franceinfo
"Emmanuel Macron est quelqu’un qui calcule absolument tout." a souligné Caroline Mécary. "Il y a vraiment une volonté de contrôle de la communication, et d'ailleurs il ne s'en cache pas". "C'est du verrrouillage, c'est très nettement du verouillage." a appuyé Soazig Quéméner. Pour elle, "Emmanuel Macron apprend des erreurs des autres. Il s'inspire des erreurs de début de quinquennat de François Hollande et de Nicolas Sarkozy."
Emmanuel Macron verrouille absolument tout
Soazig Quéméner, rédactrice en chef du service politique à Marianneà franceinfo
Emmanuel Macron chercherait à s'opposer à "la présidence bavarde de François Hollande". "Tout est fermé" avec lui, a témoigné Soazig Quéméner, qui a avancé une seconde explication : "Il a été accusé par toute une partie de la droite d'être Emmanuel Hollande. Il a aussi besoin de montrer la rupture. Plus on voit des images de journalistes qui ne peuvent pas accéder au Président, plus ça le sert. C'est travaillé, c'est préparé. Il calcule tout, il prépare tout, il a anticipé cela." a-t-elle dénoncé. Conclusion : "Il ne faut pas que les journalistes se laissent faire, ce n'est pas normal que ça soit l'Élysée qui décide quel journaliste va suivre quel déplacement."
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