Cet article date de plus de six ans.

Les informés. Interdiction des smartphones à l'école : "On essaie de créer des clivages là où il n'y en a pas"

Les invités des "Informés de franceinfo" sont notamment revenus jeudi 7 juin sur l'interdiction de l'usage des smartphones dans les écoles, à partir de la rentrée prochaine.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'avocat Juan Branco sur franceinfo, le 7 juin 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les députés ont voté jeudi 7 juin 2018 la loi permettant d'interdire, à partir de la prochaine rentrée, l'usage des smartphones dans les écoles maternelles, primaires et les collèges. Une interdiction "effective", puisqu'elle n'était pour l'instant appliquée que dans la moitié des collèges.

L'extrait 

franceinfo : Est-ce qu'on a besoin de passer par la loi pour ce genre d'interdiction ? Le ministre de l'Education nationale dit que c'est pour faire de la sensibilisation à l'addiction. 

Juan Branco : Donc on fait de la sensibilisation au travers de la loi, très bien ! Tout le monde va être content de voir à quel point on dégrade un outil juridique fondamental, qui est cadrant pour la société dans son ensemble, qui est quelque chose qui est voté par la représentation nationale, la représentation populaire. Ça c'est la première chose. De façon générale, la question de l'adaptation de l'école à la société aujourd'hui, c'est ça la question que ça pose. Est-ce que cela a du sens, dans une société qui n'est plus celle du livre, ou qui l'est de moins en moins, dans laquelle les gens ne lisent plus, dans laquelle le papier est remplacé par d'autres outils. Est-ce qu'il n'y a pas un moment où il faut s'interroger sur le rapport qu'on a aux objets et notamment aux objets numériques et à la façon d'apprendre ? Là, on est dans une crise morale où on agite des lois à droite à gauche parce qu'on voit bien qu'il y a une difficulté de maintenir l'attention des élèves, des difficultés à transmettre les connaissances, tel que c'était le cas avant, quand il n'y avait pas Wikipédia, quand il n'y avait pas un accès à l'information immédiat. C'est cette question qui doit être posée et elle doit être posée de façon beaucoup plus large qu'en posant des totems comme le fait le ministre de l'Education aujourd'hui. Et en même temps, il ne faut pas hystériser le débat sur des questions comme ça, c'est ridicule. On essaie de créer des clivages là où il n'y en a pas, sur des sujets parfaitement techniques. Normalement ce devrait être une circulaire et non pas une loi. Il y a les circulaires, les décrets et les lois. Cela peut paraître un peu abscons pour la plupart des auditeurs mais c'est important parce que ça classe le degré d'importance et justement la possibilité de sanctionner. Ça c'est la première chose, la deuxième c'est comment est-ce qu'on repense l'éducation nationale dans ce siècle ?

Les invités

Frank Tapiro, communicant, DG de Datakalab et président de l’agence Hémisphère Droit

Juan Branco, avocat 

Carole Barjon, chef du service Politique intérieure de L’Obs  

Jannick Alimi, rédactrice en chef adjointe au service Politique du Parisien-Aujourd’hui en France 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.