Les Informés. "Il y a un manque de sincérité absolu" dans la poignée de main entre François Fillon et Alain Juppé
Les invités des "Informés" sont revenus, mercredi soir, sur la visite de François Fillon et Alain Juppé chez Deezer, la campagne de Benoît Hamon ainsi que sur l'utilisation du mot "anti-système" durant cette campagne présidentielle.
La droite s’affiche unie
L'image est assez rare pour être relevée. François Fillon et Alain Juppé se sont affichés côte à côte, mercredi 19 avril, lors d'une visite dans les locaux de Deezer, la plate-forme de musique en ligne, à Paris. L'image a fait sourire les invités des Informés, mercredi soir. "Cela sent tellement l'artificiel. Si François Fillon ne passe pas le premier tour, ils vont tous lui planter un couteau dans le dos. Qui est dupe ?", s'est interrogé Eric Mettout, directeur adjoint de la rédaction de L'Express.
Fillon / Juppé : Metout "c'est ridicule"|Tapiro " C'est pire que prendre les gens pour des cons"|Guillaumin "encore plus froid qu'avant" pic.twitter.com/MA2YxXzULK
— franceinfo (@franceinfo) 19 avril 2017
La dernière poignée de main entre les deux hommes remontait à la défaite d'Alain Juppé face à François Fillon lors du second tour de la primaire de la droite et du centre, en janvier. "Cette poignée de main est presque ridicule, surtout lorsque l'on se souvient de celle de la primaire qui avait été glaciale. L’équipe de Fillon a peu utilisé la vidéo sur Facebook de Nicolas Sarkozy. J’ai appris qu’il n’avait pas été remercié pour cela. L’école 42, c’est aussi un couac. C’est une visite qui n’est pas réussie", a décrypté Maud Guillaumin, journaliste politique et contributrice à Atlantico. "Il y a un manque de sincérité absolu", a pour sa part jugé Frank Tapiro, publicitaire et président de l'agence Hémisphère droit.
Dernière carte pour Hamon
Les sondages n'en font pas un favori. Les derniers placent Benoît Hamon en cinquième position de l’élection présidentielle. À quatre jours du premier tour, le candidat socialiste lance ses dernières armes dans la bataille, pour déjouer les pronostics. Il a appelé, mercredi 19 avril, à un grand rassemblement festif place de la République, à Paris.
On voit que l'équipe de campagne de Benoît Hamon n’est pas très positive. L’objectif est de ne pas faire le score de Gaston Deferre en 1969 qui est tombé à 5%
Maud Guillaumin
journaliste politiqueà franceinfo
"Hamon part de très très loin. Je l’appelle désormais 'aval', car il a tellement dévalé. Il essaye de cristalliser et de rassembler ce qu'il peut. Maintenant, il faut qu’il sauve le PS", a expliqué Frank Tapiro, publicitaire et président de l'agence Hémisphère droit. Cette chute du candidat socialiste semble logique pour Jean-Pierre Mercier, porte-parole de Nathalie Arthaud : "Il porte quand même le bilan de ce quinquennat. Je ne vais pas pleurer sur le PS et cette politique contre les travailleurs."
"Anti-système", LE mot de la campagne ?
"Anti-système". Le mot revient régulièrement dans la bouche des candidats à l'élection présidentielle. Cette expression, utilisée en premier par Jean-Marie Le Pen, "est une posture marketing. On l'a vu avec Donald Trump", a rappelé Jean-Pierre Mercier, porte-parole de Nathalie Arthaud.
"Dire 'le système' sans dire 'le système capitaliste', ça ne veut strictement rien dire" explique Jean-Pierre Mercier de Lutte ouvrière pic.twitter.com/UGIofrrGiW
— franceinfo (@franceinfo) 19 avril 2017
L'expression ne se cantonne plus à une utilisation par l'extrême gauche ou l'extrême droite. "L’absurdité totale, c’est la mode de dire être 'anti-système'. Ils sont en train de faire un système anti-système, car ils se répètent tous", a conclu Frank Tapiro, publicitaire et président de l'agence Hémisphère droit.
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