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"Vers un avenir radieux" : le cinéaste italien Nanni Moretti en son miroir

Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "Vers un avenir radieux" de Nanni Moretti et "Indiana Jones et le Cadran de la destinée" de James Mangold.
Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
"Vers un avenir radieux" de Nanni Moretti. (SACHER FILM / FANDANGO)

Avec Vers un avenir radieux, le cinéaste italien Nanni Moretti revient à l'autoportrait, ce qui est récurrent dans son œuvre, et clairement assumé ici, avec un alter ego, Giovanni, dont Nanni est le diminutif, cinéaste lui aussi, et qui tourne à Rome un film se passant dans les années 50, au moment où le PCI n'a pas eu le courage de tourner le dos au grand frère soviétique, quand les troupes russes réprimèrent dans le sang le printemps hongrois.

Cet homme sentencieux, égocentré, qui s'écoute parler, tombe de son piédestal, quand sa femme, qui est aussi sa productrice, le quitte, et que son tournage s'arrête après la faillite de son producteur français. Dans Journal intime en 1994, Nanni Moretti déambulait dans Rome à Vespa, il parlait de cinéma et de politique, cette fois, il est sur une trottinette électrique. Netflix ne veut pas de son film et un gamin de son équipe découvre, effaré, qu'il y a eu des communistes en Italie. Ce cinéaste en perdition, c'est beaucoup lui, même si Nanni Moretti n'aime pas toutes les comparaisons.

Indiana Jones et le Cadran de la destinée de James Mangold

Réalisé par James Mangold, 15 ans après un quatrième chapitre, qui avait certes rapporté beaucoup d'argent, mais dont beaucoup se souviennent comme le plus faible de la saga Indiana Jones, même comme d'un ratage, pas de Spielberg cette fois, ni de George Lucas à l'écriture. Pour la première fois, James Mangold connu pour Le Mans 66, Logan ou Walk the line, entre autres, est derrière la caméra, et après une introduction épique remarquable dans les années 40, avec un Harrison Ford rajeuni numériquement, pour un résultat bluffant, on retrouve notre héros vieilli, usé, fatigué, en 1969, dans une Amérique en plein bouleversement, qui doit repartir en quête d'un cadran temporel imaginé par Archimède, qu'un méchant nazi veut récupérer pour changer l'issue de la Seconde Guerre mondiale.

Assumer l'âge de son acteur star et de son personnage, c'était l'un des combats de James Mangold. Pas simple pour le réalisateur de 59 ans, de passer derrière Steven Spielberg, avec la pression à la fois de réussir un bon film et un projet rentable, et un cahier des charges copieux, mais James Mangold s'en sort avec les honneurs.

C'est virtuose, drôle, plutôt réussi visuellement donc, on y retrouve à la fois des personnages emblématiques et attachants de la saga comme Salah ou Marion, mais aussi une petite nouvelle, Phoebe Waller-Bridge, créatrice de la série Fleabag, un choix de casting brillant, et dont le personnage, à la fois charmant et retors, apporte une vraie fraîcheur à l'univers Indiana Jones.

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