Feu d'artifice d'albums poétiques accessibles dès 3 ans
Cinq albums qui sont autant de petits bijoux graphiques et
poétiques .
On commence avec Après, de Laurent Moreau, aux éditions Helium,
un album plein de sens et de sensations. Pour le sens une courte phrase, qui
ouvre sur un "après", lequel invite tantôt à la méditation comme
dans "Après la colère il y a le silence", tantôt à la rêverie comme
dans "Après un long silence je ne sais plus quoi dire", tantôt
encore à la fête comme dans "Après le printemps, l'été nous
déshabille". Les sensations sont elles décuplées par des illustrations où
dominent les couleurs primaires et des compositions qui retrouvent ce mélange
de candeur et d'onirisme propre à l'enfance. A lire dès 3 ans.
A la Joie de lire, un petit chef d'œuvre signé du norvégien
Oyvind Torseter et traduit par Jean-Baptiste Coursaud :Le trou . Un récit au
trait économe en parole et en couleurs ; il épouse le trouble d'un
personnage qui, s'installant dans un appartement, découvre un trou. Un vrai, il
perce toute l'épaisseur de l'album, et se balade de pièce en pièce puis dans la
ville et jusqu'à ce laboratoire où l'on va tenter de l'analyser. Une fable
poétique et métaphysique à découvrir elle aussi dès 3 ans.
Aux éditions Les fourmis rouges, nouvelle maison, deux
signatures elles archi confirmées : François Morel – oui le François Morel
de nos confrères de France Inter – et Martin Jarrie, un des plus fameux
pinceaux de l'édition jeunesse, Morel et Jarrie donc, qui signent une
formidable Vie des gens. Une valse à trois temps : constituée par la
rencontre entre Martin Jarrie et des habitants de la banlieue parisienne, qui
chacun lui confient un objet qui leur est cher ; 2e temps :
Jarrie en tire deux dessins – un pour l'objet, un pour la personne - qu'il
adresse – 3e temps - à Morel lequel, sans autre indice, invente une
histoire. De ces mises en abyme successives naissent des vies imaginaires qui
ont tout de vies réelles. C'est à lire dès 7 ans et sans limite d'âge
supérieur.
Enfin La sieste , sujet éminemment estival ; il donne son
titre à un album petit format tout en hauteur d'Alain Serres illustré par
Judith Gueyfier. Sujet estival – enfin... plus souvent pour les adultes que pour
les enfants, qui rechignent généralement à se priver de précieuses minutes de
jeux. Les auteurs ont donc inventé une sorte d'aventure intérieure et
collective, une histoire qui parcourrait les siestes de tous les enfants de la
planète. C'est aux éditions Rue du Monde, et c'est un des ouvrages publiés dans
le cadre de l'Eté des bouquins solidaires – pour deux livres achetés, un
troisième est offert à un enfant qui ne peut partir en vacances, ce qui est le
cas d'un enfant sur trois – c'est une opération du Secours Populaire.
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