Marie de Gandt : une plume à l'Elysée
En France, la tradition veut que
les plumes soient des normaliens, agrégés de Lettres, ce qui est le cas de
Marie de Gandt, enseignante de Littérature comparée à l'Université Bordeaux
III.
Marie de Gandt commence sa
carrière de plume avec Dominique Bussereau, Secrétaire d'Etat aux Transports. "On
m'avait dit, chez nous c'est plus humain, c'est plus tranquille, pour commencer
c'est parfait. Viens travailler avec nous. " Ensuite elle travaillera pour
Xavier Bertrand, Ministre du Travail,
Hervé Morin, Ministre de la Défense, avant d'accéder à l'Elysée pour mettre en
forme les mots de Nicolas Sarkozy.
"A l'Elysée, il y avait
plusieurs plumes et quand je suis arrivée Henri Guaino faisait les grands
discours politiques mémoriels, très visibles et chaque conseiller dans son
périmètre faisait la trame du discours que le président allait ensuite utiliser
pour son improvisation. Du fait du peu d'harmonie, ils avaient besoin de quelqu'un
qui vienne écrire des discours sur l'économie, la diplomatie. "
La pensée du président est
généralement transmise avec un calendrier qui fixe la date d'arrivée des
éléments par les conseillers concernés. Mais l'agenda présidentiel est souvent
bousculé et les choses sont rarement aussi simples. Donc, "très souvent,
la plume travaille seule, très longtemps. C'est très angoissant et il faut
avoir de l'audace. Il faut que cela ressemble à l'orateur qui va le prononcer
et donner des perspectives. "
"Le président gardait sa
liberté de prononcer ou pas certains discours et le plus souvent il improvisait
et tordait dans un autre sens ce que j'avais présenté dans une direction. Après
le discours il me disait dans quel sens il fallait orienter la prochaine fois. "
Sous la plume de Marie de Gandt est publié chez Robert Laffont.
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