Cet article date de plus de douze ans.

Le stress post-traumatique des soldats français

Pour certains militaires qui ont combattu à l'étranger, la guerre est sans fin : nombreux souffrent de stress post-traumatique. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian annoncera ce soir, sur France 3, de nouvelles mesures pour accompagner les soldats atteints de stress post-traumatique.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Le syndrome du stress post-traumatique touche des centaines de soldats en France après leur retour d'Irak, d'Afghanistan. Sur place ils ont assisté à des scènes très violentes, traumatisantes : la mort d'un de leur camarade, la découverte d'un charnier, le fait de devoir tuer quelqu'un. Des images qui les hantent plusieurs mois après leur retour.

Selon une étude 400 hommes, soit 7% des
soldats engagés depuis le début du conflit afghan souffrirait de troubles psychiques. Des troubles longtemps ignorés par l'armée.

"Cela a longtemps été un tabou dont les soldats n'osaient pas parler et lorsqu'ils s'exprimaient on avait du mal à les entendr e", explique le Colonel Christian Thiébault, des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. "Les soldats, les chefs, l'institution, avaient oublié la réalité des blessures invisibles. Il y avait un côté incompréhensible pour ceux qui n'ont pas été confrontés au problème ."

Des cellules psychologies existent aujourd'hui au sein de l'armée afin d'aider les soldats à surmonter leurs problèmes.

"L'un des premiers signes sont les perturbations du sommeil, des retours de souvenirs, des cauchemars ", explique Patrick Clervoy, Professeur de médecine, titulaire de la
chaire de psychiatrie à l'École du Val de Grâce, spécialiste des traumatismes
psychiques.

"On pense que ce sont les stress cumulés et répétés qui ont agi sur des structures du cerveau très précises qui gèrent l'état d'alarme et la mémoire. Elles ont probablement été altérée du fait de l'exposition prolongée à des stress. "

Quand les militaires rentrent de Kaboul, il y a un temps de 48h à 72h pendant lequel ils ont, individuellement, un entretien avec un psychologue qui permet de repérer s'ils ont des difficultés.

De retour en France, les médecins des unités vont les voir régulièrement et tous les ans il y aura un examen très précis.

Patrick Clervoy est l'Auteur de Dix semaines à Kaboul , chroniques d'un
médecin militaire, aux éditions Steinkis, de Le syndrome de Lazare
aux éditions Albin Michel, et de Les psy en intervention , chez
Doinet. Il participe régulièrement à la revue Inflexions
(revue de sciences humaines et sociales décryptant les problématiques actuelles
centrées sur l'action militaire).

Jean-Yves Le Drian annoncera ce soir, sur le plateau de Pièces à conviction, la création d'un numéro
d'appel national pour les blessés psychiques, la mise en place d'un guichet
unique pour centraliser les démarches administratives, médicales, ou concernant
les pensions, et le renforcement de la cellule d'aide aux blessés de l'armée de
terre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.