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Chirac condamné : les révélations du juge Halphen

Eric Halphen juge avec sévérité les lenteurs de la justice, au lendemain de la condamnation de Jacques Chirac à deux ans de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris. Le juge d'instruction avait été le premier à poursuivre l'ancien président de la République. Il raconte à France Info les entraves subies dans son travail.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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Il a instruit pendant sept ans l'affaire des HLM de la ville de Paris. En 2001, Eric Halphen , juge d'instruction, convoque, en vain, Jacques Chirac en tant que témoin, avant d'être dessaisi du dossier.

Son regard sur les évènements d'hier est désabusé. Les faits ont été commis avant que Jacques Chirac ait été élu président de la République. Il est jugé des années après la fin de son mandat présidentiel. La raison principale selon le juge Halphen : le statut pénal du chef de l'Etat, créé sous la présidence Chirac, qui entrave le bon fonctionnement de la justice : oublis, pertes de pièces du dossier, mémoires qui flanchent...

Dans son livre, "Sept ans de solitude " (Folio), Eric Halphen explique son calvaire à faire fonctionner une justice équitable et efficace quant il s'agit d'enquêter sur le milieu politique. C'est le parquet, selon lui, qui empêche la bonne marche du droit.

"Ce n'est pas un hasard si Nicolas Sarkozy a voulu supprimer le juge d'instruction dès son arrivée à l'Elysée."

Le juge d'instruction raconte, dans les Choix de France Info, les pressions politiques qu'il affirme avoir subies pendant son travail sur l'affaire des HLM de Paris :

"J'ai entendu pendant une conversation téléphonique un troisième interlocuteur intervenir et me répondre."

Au sein de son association, Anticor, il tente de lutter contre la corruption au sein des partis politiques et l'utilisation illicite de 'largent public.

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