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Abroger le racolage passif, la solution pour lutter contre la prostitution ?

Jeudi soir, le Sénat a abrogé le délit de racolage passif. Esther Benbassa, la sénatrice écologiste à l'origine du texte, explique ce que cela va changer pour les prostituées.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
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"Beaucoup de choses vont changer pour les personnes
prostituées"
explique la sénatrice. Elle rappelle que "leur
précarité était très importante depuis cette loi parce qu'elles opéraient en
pleine clandestinité"
. Elle ajoute qu'elles "étaient loin des
associations qui leur viennent en aide"
et qu'il y avait une
"augmentation des maladies sexuellement transmissibles et du sida"
.
La sénatrice espère donc qu'elles seront désormais moins harcelées.

"Espérons que cette loi va ouvrir le chemin à une prise
en compte de la prostitution."

Pour Christian Estrosi, ce changement devrait favoriser le proxénétisme.
En réponse, la sénatrice fait remarquer que "si cette loi avait aidé à
la traque des proxénètes"
, elle n'aurait pas demandé son abrogation.
Or, cette traque n'a pas augmenté depuis 2003.

La sénatrice UDI, Chantal Jouanno, dresse le bilan de cette
mesure votée en 2003 alors qu'elle était la plume de Nicolas Sarkozy : "on
avait l'idée que, par le biais des gardes à vue, on obtiendrait des informations
pour traquer les proxénètes et que l'on pourrait bénéficier de mesures
nouvelles afin de protéger les personnes qui dénonçaient leurs proxénètes. Malheureusement,
sur les deux aspects, cela n'a pas fonctionné... La seule conséquence que cela a
eu, c'est que les personnes prostituées se sont vues considérées comme des
coupables."

Esther Benbassa conclue en annonçant que "la
ministre
(chargée des droits des femmes) devra faire un plan de réinsertion,
de professionnalisation, d'éducation et de traque du proxénétisme sans que le
sujet soit focalisé sur la pénalisation des clients"
.

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