Cet article date de plus de treize ans.

Tara et la Saint Sylvestre

Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Finalement Tara passera une nouvelle nuit de la Saint Sylvestre au milieu de la banquise. Le voilier polaire termine sa dérive arctique entamée il y a 482 jours mais la date de sa libération reste inconnue. Peut-être quinze jours ou trois semaines. C'est donc conscients de vivre les derniers moments intenses d'une aventure exceptionnelle que les trois femmes et sept hommes à bord s'apprêtent à sabrer le champagne pour marquer la nouvelle année 2008.

Impossible de donner une date précise de sortie car il y a trop de paramètres incontrôlables comme la force, la vitesse et la direction du vent. Tara reste le jouet de la Nature qui l'emmène là où elle veut. Le voilier polaire se fait bringuebaler sans résistance comme un bouchon de liège. La veille de Noël, au milieu d'une forte tempête, le navire a battu le record de distance : 41 km en 24h au lieu de quelques km quotidiens.

Et, depuis, les choses se sont un peu précipitées. D'abord, plus au sud, quelque part entre le Spitzberg et le Groenland, le bateau n'est plus vraiment dans la nuit polaire. Une lueur diffuse l'éclaire.
Ensuite, et surtout, la banquise s'est nettement fissurée comme le raconte Hervé Bourmaud, le capitaine de Tara, l'équipage est redevenu marin…

" Sous l’effet d’une autre dépression, la houle a vraiment cassé littéralement la banquise, la banquise c’est un vrai miroir. Nous nous sommes donc séparés de notre quille de glace qui était en-dessous de nous depuis quasiment le début de la dérive et puis nous nous sommes retrouvés en eau libre. Alors, c’était un très grand moment parce que Tara a re-navigué et a re-flotté. Et c’est vrai que pour nous qui avions l’habitude d’être dans un univers très stable sur la banquise, c’est un grand changement et un grand bonheur de voir le bateau rependre ses petits mouvements, alors légers bien sûr. Donc les déplacements sur la banquise sont très limités. On y va juste pour récupérer de la glace qui va nous servir à faire de l’eau. Et puis, autrement, on reste à bord. Donc on a retrouvé un peu nos fonctions de marins. "

Hervé Bourmaud et ses compagnons restent vigilants. Il faut se tenir prêt à reprendre le contrôle du bateau à tout moment. En attendant, chaque jour, une équipe de plongeurs tentent de remettre le voilier en état. Ils vérifient que tout est en ordre sous la quille et l'eau est quand même à –1° !

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