Les habits de la nature
Ils sont Bume, Surma, Mursi, Hamer ou encore Karo, ils ont un point commun, ce sont tous des peuples de la vallée de l'Omo.
Aux confins de l'Ethiopie, du Kenya et du Soudan, à mille kilomètres de tout, des hommes et des femmes ignorent que notre monde existe. Dans cette région que l'on dit être le berceau de l'Humanité, ces peuples vivent sans artifice, ils ne portent pas de vêtements mais de splendides peintures qui auraient rendu jaloux des Matisse et autres Picasso.
Le photographe Hans Silvester est allé à la rencontre de ces tribus qui vivent hors du temps. Après la publication des "peuples de l'Omo" aux éditions de la Martinière, où l'on découvrait la beauté de ces grands Africains, qui exercent l'art pictural simplement pour son esthétisme, Hans Silvester revient avec un nouvel ouvrage : "Les habits de la nature". Deux peuples amis y rivalisent d'imagination et d'élégance avec des coiffes faites à partir d'éléments naturels.
Le photographe a assisté au quotidien de ces artistes spontanés qui utilisent les ailes de papillons, les coquillages, les feuillages, les fruits pour se faire beaux. Cela donne des visages vivants que nos peintres surréalistes auraient aimé imaginer.
Et Hans Silvester a constaté que les photos qu'il leur montrait n'avaient guère d'influence sur leur comportement…
"Ils ont le miroir depuis maximum deux ans. Et c'est un tout petit miroir. Donc, ils n'ont pas la connaissance de se voir. Et avec la peinture, j'ai vraiment observé, c'est la réaction de celui qui est en face qui est leur miroir. Alors, les photos, quand il n'y a que la tête, ils ne comprennent pas parce qu'il n'y a pas le corps. S'ils sont entiers, ils me font signe qu'ils sont comme ça, alors qu'ils font deux mètres ! Et comme ils n'ont pas de poche pour les mettre, pour les garder, un mouvement derrière l'épaule et ils les jettent."
Hans Silvester observent avec tristesse que ces tribus qui n'ont aucune notion de la planète connaissent pourtant la Kalachnikov et l'alcool. La guerre du Soudan n'est pas loin et elle se fait sentir jusque chez les peuples de l'Omo.
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