Cet article date de plus de douze ans.

La voix des peuples oubliés

Sylvie Brieu est grand reporter. Trop souvent, elle regrette de ne pas pouvoir prendre le temps de partager davantage avec les personnes rencontrées lors de ses reportages. Cette contrainte a créé une frustration et, un beau jour, elle a décidé de partir sans itinéraire programmé et surtout sans contrainte de temps.
Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Pendant un an, Sylvie Brieu est partie en Amérique du sud, du Pérou au Brésil en passant par l'île de
Pâques, le Chili et l'Argentine. Elle raconte cette longue
pérégrination en terre indienne dans un livre paru chez Albin Michel,
"Quand s'élèvent nos voix".

Il s'agit de
la voix de ces populations indigènes longtemps considérées comme inférieures
alors qu'elles appartiennent aux premiers peuples du continent.

Depuis des
siècles, ces Indiens ont tout enduré, tout supporté, massacres, exploitation humaine, racisme. Aujourd'hui,
ils sont encore la cible des éleveurs de bétails, des forestiers qui font
pression pour les chasser de leurs terres. Mais ces Indiens ont développé une
faculté de résistance qui leur permet de se faire entendre. Ils ne sont pas des
survivants d'un monde perdu mais bien des citoyens qui entendent assumer leur
part dans la société actuelle.

Sylvie Brieu
qui a une réelle passion pour ces peuples autochtones a réussi à partager leur
quotidien en approchant parfois des tribus peu ouvertes aux étrangers.

"Là, je n'étais pas en reportage, je n'avais pas
d'obligation de compte-rendu. Et avoir le temps, au niveau de la qualité
relationnelle, ça fait une grosse différence. J'étais partie pour rencontrer
des gens, me nourrir de leur expérience, pour partager aussi. Les femmes
étaient beaucoup plus curieuses que les hommes dans les villages. Elles me
demandaient à combien d'heure de pirogue se trouvait mon village du leur,
comment on appelait les étoiles dans ma langue. Les gens sont très curieux. Ils
vous posent des questions très simples et très touchantes parce que le vernis
des convenances saute et les gens osent vous poser des questions simples."

Sylvie Brieu
met en avant la richesse de ces Indiens qui grâce à la simplicité de leur
relation avec la terre ont sans doute beaucoup à nous apprendre dans la gestion
de l'environnement.

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