Cet article date de plus de treize ans.

Connaître la soif

Régis Belleville n'était pas engagé dans le Dakar mais, lui aussi, a du renoncer à une expédition en Mauritanie.
Article rédigé par Régis Picart
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Depuis le 18 novembre dernier, Régis Belleville s'était engagé dans une expérience de survie. Seul au milieu du désert, à plusieurs jours de marche de Chinguetti en Mauritanie, il a réduit sa consommation d'eau chaque jour. De quatre litres, il est passé dans les derniers jours, à un litre. Ce qui est très limite pour ne pas insuffisant dans un environnement où il fait si chaud et où l'écart de température entre le jour et la nuit peut varier de quarante à cinquante degrés.

Des tests préparés en France, permettaient à Régis Belleville d'observer précisément les changements qui se produisaient sur son physique et surtout son mental. C'est-à-dire qu'il restait conscient de la dégradation qui s'opérait insidieusement. Se mettre en état critique pour voir comment on réagit. C'est le principe de ces tests.

Cela a duré une dizaine de jours avant que Régis Belleville ait du renoncer. Il commençait à avoir mal aux reins.

Déshydraté, Régis Belleville, restait conscient mais son cerveau réagissait plus lentement et c'est à ce moment que la confusion mentale peut prendre le dessus. C'est une sorte d'endormissement qui voile la réalité du temps et du danger….

"Je voyais que ma mémoire était affectée, ma prise de décision l'était aussi. Et en plus la difficulté avec la déshydratation, après un mois de solitude, c'est d'avoir des pensées qui commencent à être négatives. C'est-à-dire, une forme de dépression. Et ça, c'est le danger. On a quand même un esprit qui fonctionne beaucoup moins rapidement. On a du mal à globaliser la situation. Ca engendré chez moi des craintes, ça engendré la peur, par exemple, vous voyez, tous les matins, je tuais des scorpions, et bien ça hantait de plus en plus mon esprit, c'est vrai."

Même s'il n'était pas directement visé, les menaces terroristes on convaincu Régis Belleville de mettre un terme à l'expérience. Le Sahara est une terre où il redevient compliqué de se déplacer. Un peu comme au XVIIIème siècle, à l'époque de René Caillé, le premier Français à revenir vivant de Tombouctou au Mali.

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