L'A350 et l'industrie aéronautique
L'A 350 XWB qui vient de décoller a
failli rester au tapis. Dévoilé fin 2004, et confirmé officiellement l'année
suivante, il n'avait enregistré en mars 2006 que 140 commandes fermes. Il faut
dire qu'Airbus était aussi en plein
développement de l'A 380 le super jumbo européen.
C'est le principal loueur
d'avion américain, ILFC, et la concurrence du Boeing 787 Dreamliner, qui vont
obliger l'avionneur européen à revoir sa copie de fond et comble en 2007. Il
faut notamment alléger l'avion, le décliner dans des versions qui embarqueront
plus de passagers, allonger son rayon d'action, et réduire sa consommation de
carburant. Les compagnies demandent notamment à Airbus de réduire la
consommation de carburant, un point essentiel pour elles. Airbus doit aussi
faire face à une guerre des monnaies entre le dollar et l'euro. Heureusement
pour Airbus, Boeing avec son 787 a beaucoup souffert de problèmes de
sous-traitance et donc les délais de livraison ont été allongées pour l'avion
américain.
Aujourd'hui l'A350 fait mieux que le 787 avec une cabine
plus large, 6% de consommation en moins, il émet aussi moins de CO2, et fait
moins de bruit.
L'avion
qui dans un premier temps devait faire son 1er vol en 2011, pour
entrer en service entre 2012 et 2014, respectera pour la mise en service à peu
près ce calendrier, puisque le premier décollage commercial devrait avoir lieu
au 2e semestre 2014, un glissement de quelques mois seulement. Compte
tenu des problèmes qu'il y a eu à régler pour sortir un produit qui tienne la
route face à Boeing c'est presque un exploit.
Le premier vol de l'A350
Pour ce premier vol, il s'agit de
s'assurer que l'avion tient ses promesses et que ce qui a
été testé longuement sur le simulateur de vol, se passe réellement en
l'air. Il y a 4 h de vol : l'A350 va survoler les Pyrénées et peut-être la
Bretagne.
Parmi
les phases délicates il y aura notamment la rentrée du train d'atterrissage à en
croire Claude Lelaie qui avait eu sur l'A 380 quelques frayeurs avec ça. Ensuite
les paramètres de tous les systèmes de l'avion vont être auscultés, sans jamais
pousser l'appareil dans ses retranchements. Ils seront six pilotes et ingénieur
d'essai à bord de cet A 350 MSN1.
Evidement l'avion va virer de bord, mais il ne va pas
descendre à l'altitude la plus basse ni monter à celle la plus haute. Il s'agit
aussi de faire de belles images commerciales en plein salon du Bourget, destinées aux clients
potentiels.
Les perspectives
commerciales de ce nouvel A 350
Les perspectives commerciales sont excellentes car Airbus a choisi pour les trois versions principales de
l'appareil, une capacité selon les versions de 277 à 350 sièges, un sacré rayon
d'action, de plus de 15 700 km, et avec des consommations inférieures de 25% à
celle d'un Boeing 777, et de 6% de moins par rapport au 787. Sur 20 ans, Airbus prévoit un demande de 6 900 avions. C'est aussi une excellente nouvelle
pour l'emploi. 7 000 salariés français sur 24 000 travaillent sur l'A350 et sur
30 ans, l'A350 devrait garantir en Europe 35 000 emplois. Airbus, avec ses
différents avions, a devant lui l'équivalent de 8 ans de carnet de
commandes.
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