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Vrai ou faux
Affaire P. Diddy : une fausse liste de complices circule sur les réseaux sociaux
L'affaire P. Diddy, accusé de trafic sexuel, mi-septembre, s'accompagne d'une vague de désinformation sur les réseaux sociaux. Une fausse liste des stars américaines qui seraient les complices du rappeur y circule. C'est une liste des noms des plus grandes stars américaines : Beyoncé, Jay-Z, Kim Kardashian, Leonardo DiCaprio, Rihanna, des dizaines et des dizaines de célébrités. Toutes sont accusées d'avoir été complices de P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs. Le rappeur américain est accusé de viols, d'agressions sexuelles et de trafic sexuel par plus d'une centaine de victimes, notamment lors de fêtes qu'il organisait, baptisées les "Freaks Offs".
They finally dropped P Diddy list Enjoy because all of them are going to jail! pic.twitter.com/cbn7svdvWa
— 1mZerOCool🍎🎸🤘 (@1mZerOCool) October 3, 2024
Une liste fausse, créée par une IA
Mais cette liste est fausse. Selon le site Les Surligneurs, elle a même très certainement été générée par une intelligence artificielle. Elle circule sur les réseaux sociaux depuis début octobre, depuis que l'avocat des victimes de P. Diddy a affirmé qu'il allait, un jour, révéler des noms d'autres personnes "puissantes" accusées d'agressions sexuelles. Mais l'avocat ne l'a pas encore fait.
Son annonce, a relancé une sorte de traque en cours sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines. Des internautes fouillent dans les archives du web pour retrouver les photos de personnalités publiques qui auraient posé avec le rappeur, pour les accuser de complicité. La chanteuse Taylor Swift en a fait les frais, l'ancien président Barack Obama aussi.
Des internautes ont aussi créé, avec une intelligence artificielle, une fausse photo de Kamala Harris, la candidate démocrate à la présidentielle américaine, avec le rappeur. Fausse image qui a circulé beaucoup, un mois avant l'élection présidentielle américaine. Elle a même été partagée par Donald Trump, son rival républicain, avant qu'il ne supprime sa publication.
L'affaire alimente une théorie du complot
Cette traque s'explique d'abord par le jeu des réseaux sociaux, par l'ampleur de l'affaire P. Diddy et des faits, choquants, massifs, qui lui sont reprochés, mais aussi parce que l'affaire peut alimenter une théorie du complot. La justice américaine décrit P. Diddy comme un "prédateur sexuel violent", qui a mis son empire musical au service d'un système violent de trafic sexuel. Et cette idée d'un système entier organisé autour du trafic sexuel fait écho à une théorie très répandue dans la complosphère. Selon elle, toute l'élite démocrate, politique et culturelle américaine, est impliquée dans un vaste réseau pédocriminel d'ampleur nationale voire internationale. Le podcast Complorama de franceinfo y a déjà consacré un épisode.
>> A écouter : "De Vinted au Pizzagate, la théorie du complot du trafic d’enfants sur Internet"
Avec une affaire comme celle-ci, les partisans de cette théorie ont l'impression de voir une confirmation de tout ce qu'ils croient. Difficile de faire la part des choses, entre une affaire, seule, et l'idée d'une organisation tentaculaire, surtout pendant le temps de l'enquête, avec toutes les inconnues qu'elle comporte. Pour l'instant, en tout cas, aucune liste officielle de complices éventuels n'a été divulguée. Le rappeur conteste les faits. Il est en détention provisoire.
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