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Vincent Peillon dit-il vrai sur le décrochage scolaire ?

Le ministre de l'Education affirme qu'aucun autre pays ne connaît un décrochage scolaire aussi fort que la France. Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par franceinfo
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Faux

Si l'on regarde les chiffres bruts, la France se situe dans la moyenne de l'OCDE en termes de scolarisation des 15-19 ans, la tranche d'âge où le décrochage sévit. En France, le taux de scolarisation de cette catégorie est de 84%. La moyenne de l'OCDE est de 83%. L'Espagne est à 84%, le Portugal à 86%, la Grande-Bretagne 77%, l'Allemagne à 89%.

Mais une situation inquiétante

Ça se gâte quand on observe les choses d'un peu plus près. Il y a plusieurs soucis en France.
Le premier, c'est que le taux de scolarisation des 15-19 ans a baissé de cinq points en 15 ans alors que la moyenne de l'OCDE progressait de neuf points.

Pour Eric Charbonnier, expert sur les questions d'éducation à l'OCDE, le deuxième souci vient du fait que "quand on sort aussi jeune du système d'éducation, on est souvent en situation de précarité en France" . Sur les 16% de jeunes qui sortent du système scolaire entre 15 et 19 ans, Eric Charbonnier précise que "71% d'entre eux sont soit inactifs soit au chômage alors que la moyenne de l'OCDE est de 57% [...] Il y a un véritable problème d'insertion plus fort en France que dans les autre pays de l'OCDE".
Car en France, les jeunes en échec scolaire n'ont souvent cessé de redoubler sans être orientés vers une alternative, vers une formation minimum.

Les autres pays

Dans d'autres pays de l'OCDE, ce phénomène d'impasse existe beaucoup moins qu'en France. Eric Charbonnier évoque d'abord le Royaume-Uni, où "l'on peut sortir du secondaire à 18 ou 19 ans et où l'on peut facilement s'insérer sur le marché du travail".

Il met aussi en avant les pays nordiques qui favorisent "la seconde chance" "l'on peut être sorti du système d'éducation sans diplôme et avoir des moyens de retourner à l'école pour avoir une spécialisation dans un métier technique ou pour reprendre la scolarité".

* Et puis, il y a l'Allemagne, l'Autriche ou la République tchèque qui valorisent la formation professionnelle. Selon Eric Charbonnier, dans ces pays, "même si on sort avant d'avoir fini sa formation, on a quand même des compétences suffisantes pour trouver un métier sur le marché du travail". *        

Eric Chevalier ajoute enfin qu'au Portugal, où l'échec scolaire est important, des mesures ont été mises en place, notamment des cours du soir pour les adultes ou des subventions pour les familles le plus défavorisées.

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