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"Un quart des destructions d'entreprises lié aux retards de paiement" ?

D'après Thibault Lanxade, vice-président du Medef, "il y a en France 64.000 destructions d'entreprises par an contre 30.000 avant la crise de 2008. Et les retards de paiement sont la cause de 24% de ces destructions d'entreprises". Plutôt vrai.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Thibault Lanxade dit-il vrai sur les défaillances d'entreprises en France © Maxppp)

Thibault Lanxade n'a pas tort de dire que le nombre de défaillances d'entreprises a largement augmenté depuis la crise de 2008, même s'il exagère cette augmentation. D'après les données de la Banque de France, un peu plus de 62.000 entreprises ont été détruites l'an dernier contre 51.000 en 2007. Pour retrouver le chiffre annuel de "32.000" avancé par le vice-président du Medef, il faut remonter à 1987... Le record reste pour le moment l'année 1993 avec 63.709 défaillances en l'espace d'un an.

{% embed infogram defaillances_dentreprises_depuis_1975" style="color:#989898;text-decoration:none;"> Défaillances d'entreprises depuis 1975
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Sur le lien entre retard de paiement et défaillance d'entreprises

Les retards de paiement seraient la cause de "24% des défaillances d'entreprises", d'après Thibault Lanxade. Un chiffre issu du cabinet Altares, qui communique régulièrement sur le sujet... sans donner le détail de son calcul.

En tous les cas, "l'examen du taux de défaillance et du nombre de retard de paiement fait apparaître une évolution parallèle " note un rapport de l'Inspection générale des Finances publié en 2013. De fait, les deux courbes se suivent effectivement : 

  (Comparaison retards paiement et défaillances © Capture d'écran Altares)
Et ce qui est plutôt inquiétant, c'est qu'aujourd'hui a peine plus d'une entreprise sur trois paie ses factures à l'heure en France. Pour les autres, le retard moyen de paiement est d'un peu plus de 13 jours, ce qui fragilise forcément la trésorerie de leurs fournisseurs.

Dans le détail, ce sont les grandes entreprises et l'administration publique d'Etat qui traînent le plus des pieds pour régler leurs factures. Par secteur, le transport routier cumule le plus de petits retards alors que les débits de boissons ont les délais les plus long, plus de 23 jours de retard en moyenne.

Le cabinet Altares a tenté de quantifier le risque lié à ces retards de paiement pour les entreprises françaises. Il en resort que lorsqu'une entreprise est payée avec au moins 30 jours de retard, son risque de défaillance est multiplié par six. 

  (Risque de défaillance lié aux retards de paiement © Altares)
 

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