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Un médecin en Polynésie française a-t-il été arrêté pour avoir prescrit de l'hydroxychloroquine ?

Des vidéos, particulièrement virales, montrent l'interpellation de cet homme. Mais il  manque beaucoup de contexte.

Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Caputre écran d'un des tweets qui diffuse la vidéo sur les réseaux sociaux.  (CAPTURE ECRAN TWITTER)

Depuis mardi 20 septembre, la vidéo de l'interpellation d'un médecin en Polynésie française est massivement partagée sur les réseaux sociaux avec le hashtag "Libérez Théron". Sur les images, on voit ce médecin, Jean-Paul Théron, qui est arrêté par les forces de l'ordre au milieu d'une foule qui proteste.

Dans les commentaires, on peut lire qu'il est interpellé pour avoir prescrit de l'ivermectine et de l'hydroxychloroquine à des malades du Covid-19. Deux médicaments déconseillés par l'Organisation mondiale de la santé mais qui sont régulièrement promus sur les réseaux sociaux comme un remède miracle. Sauf que, comme très souvent, ces images sont diffusées sans contexte et une grande partie de ce qui s'est réellement passé est totalement occulté. 

Interpellé pour violences et outrage 

D'abord, l'homme n'a pas été arrêté pour ses ordonnances mais pour "violences volontaires" et "outrage envers un agent dépositaire de l'autorité publique". Pour bien comprendre pourquoi il a été arrêté, il faut remonter une semaine plus tôt, à jeudi dernier précisément, lorsqu'un huissier lui annonce sa convocation devant le conseil de l'Ordre des médecins. Le ton monte et l'huissier affirme avoir été agressé physiquement. Bilan : huit jours d'arrêt de travail et une plainte déposé. 

Deux jours plus tard, les gendarmes vont sonner chez le médecin pour entendre sa version mais là encore le ton monte et des insultes fusent. C'est seulement lundi que le médecin sera interpellé. Ce sont les images que l'on voit sur internet. Mais s'il est placé en garde à vue, ce n'est pas lié à son activité de médecin, insiste le procureur lors d'une conférence de presse, diffusée sur Polynésie 1ere, mais bien à cause des violences et des outrages. En clair, cette vidéo a été sortie de son contexte. 

Une désinformation très présente 

Ce n'est pas la première fois que ce territoire est touché par la désinformation depuis le début de la crise sanitaire. Les rumeurs se sont multipliées ces derniers temps, par exemple sur les effets secondaires liées au vaccin. On trouve aussi de faux comptes sur Facebook, qui imitent ceux des autorités locales pour minimiser l'ampleur de la pandémie. Une désinformation dénoncée en juin dernier sur franceinfo par Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer et qui est, selon lui, responsable en partie de la faible vaccination en Polynésie, où à peine un habitant sur deux a été vacciné. 

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