Temps de travail, impôt sur les successions, fonction publique hospitalière... les approximations des candidats LR sur les sujets économiques
Les cinq candidats LR pour l'investiture à l'élection présidentielle ont participé à leur premier débat télévisé lundi 8 novembre. La celulle Vrai du Faux a relevé des inexactitudes dans certaines de leurs affirmations sur le thème de l'économie.
Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Eric Ciotti et Michel Barnier ont tous les cinq participé lundi 8 novembre à leur premier débat télévisé diffusé sur LCI en vue de l'investiture du parti Les Républicains pour la présidentielle. Pendant ces trois heures de débat, la cellule Vrai du Faux a relevé plusieurs erreurs des candidats sur les différentes thématiques abordées. En voici trois, sur la thématique économique.
La France, pays d'Europe où on travaille le moins ?
Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a affirmé que "La France est le pays où on travaille le moins de toute l'Europe". Ce n'est pourtant pas si simple, comme franceinfo l'avait déjà expliqué à l'occasion d'une déclaration similaire du président Emmanuel Macron.
Je veux relancer le travail pour qu’il y ait une véritable différence entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. #LeGrandDébatLCI pic.twitter.com/Ndo55meedr
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) November 8, 2021
Tout dépend en réalité de l'indicateur que l'on choisit d'observer. Si l'on scrute le temps de travail effectué sur une semaine, c'est faux. Les salariés français travaillent un peu plus de 37 heures par semaine, au-dessus de la moyenne européenne.
En revanche, si l'on se penche sur une année complète, Xavier Bertrand a plutôt raison avec 1 500 heures travaillées par an pour un salarié Français alors que la moyenne de l'OCDE est de 1 700 heures. Cela s'explique notamment en raison des congés, beaucoup plus nombreux en France qu'ailleurs.
Pas d'impôt sur les successions dans la moitié des pays de l'OCDE ?
Le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a dénoncé le poids de la fiscalité française en critiquant notamment l'impôt sur les successions, qu'il souhaite supprimer. "L'impôt sur les successions c'est un impôt sur la mort. Nos enfants sont appelés à payer cet impôt qui a été supprimé dans la moitié des pays de l'OCDE", a argumenté l'élu LR. Mais c'est faux.
Je supprimerai l’impôt sur les successions, un impôt sur la mort. Toute notre vie on paie des impôts et lorsque l’on quitte cette terre, nos enfants sont encore appelés à payer!
— Eric Ciotti (@ECiotti) November 8, 2021
Cette suppression sera un vecteur de relance pour que l’épargne des français circule #LeGrandDebatLCI pic.twitter.com/jL2UWMnx8v
Selon un rapport de l'OCDE publié cette année, "24 pays de l’OCDE sur 36 imposent les transmissions de patrimoine", soit une grande majorité de pays. Seuls deux pays n'ont jamais utilisé cet impôt (Estonie et Lettonie). Ce sont in fine, dix pays sur 36 qui ont fini par supprimer ce type d'impôt depuis le début des années 70.
Autant d'administratifs que de médecins dans les hôpitaux ?
Pour réaliser des économies, la plupart des candidats souhaite réduire le nombre de fonctionnaires. Le médecin et maire LR Philippe Juvin, lui veut plutôt de "meilleurs" services publics, arguant notamment que "dans la fonction publique hospitalière il y a autant d'équivalents temps plein administratifs que d'ETP de médecins".
Nous devons apprendre de nos erreurs. La question n'est pas le nombre de fonctionnaires mais leur efficacité.
— Pr Philippe Juvin, MD PhD (@philippejuvin) November 8, 2021
Je propose de basculer 200 000 postes administratifs au contact de la population. #LeGrandDebatLCI #CongresLR pic.twitter.com/Jg0YxzeSdW
Selon les derniers chiffres disponibles, en 2019, il y avait environ 147 000 employés dans l'administratif pour à peu près autant de médecins à l'hôpital. Toutefois, les médecins ne représentent qu'une petite partie de l'ensemble du personnel soignant au contact des malades. Avec les aides-soignants, les infirmiers, psychologues ou encore rééducateurs, ce sont plus de 800 000 personnes qui s'occupent directement des patients, bien plus que le nombre de salariés dans les bureaux des hôpitaux.
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