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Que répondre lors du repas du réveillon si les débats tournent autour de l’influence de l’Europe ?

Pendant les fêtes, la cellule Vrai du Faux vous propose une série de réponses factuelles à des affirmations approximatives sur les grandes thématiques qui animent généralement les repas de famille ou entre amis. Ce mardi : l'Union européenne. 

Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le parlement européen à Strasbourg, le 15 décembre 2021. Photo d'illustration. (JULIEN WARNAND / POOL / AFP)

L’Europe, un des sujets phares de la présidentielle. Il risque bien de s’inviter à vos tables de réveillon. Est-ce que tout est de la faute à Bruxelles ? La cellule Vrai du faux vous aide à démêler le vrai du faux sur un thème qui cristallise rapidement les débats.

Que répondre si l’on vous soutient que 60% de nos lois viennent de l’Union européenne ?

N’hésitez pas : c’est faux. Plusieurs études montrent que c’est en réalité beaucoup moins. Selon leurs estimations, 20 à 25% de lois françaises transposent ou s’inspirent du droit européen. Cela varie d’ailleurs beaucoup en fonction des secteurs d’activité. Pour l’agriculture par exemple – domaine de prédilection de l’Union européenne – Bruxelles impose de nombreuses règles. L’impact de l'UE est en revanche quasiment nul dans les domaines de l’éducation, du logement, de la défense, ou encore de la fonction publique.

Vous pourrez par ailleurs rappeler à votre interlocuteur qu’il s’est sûrement laissé prendre par une affirmation qui circule depuis plusieurs années, partagée notamment dans les rangs de l’extrême-droite, mais basée sur une méprise. L’origine de ce "faux chiffre" est attribuée à Jacques Delors. À la fin des années 1980, il est président de la Commission européenne lorsqu’il fait une prédiction en affirmant qu'en l’an 2000 "80% de la législation sera d’origine communautaire". Il ne s’agissait pas d’un fait, mais d’un pronostic finalement raté. Cette phrase continue malgré tout d’être reprise, à tort.

Que répondre si l’on vous dit que l’Europe se mêle de tout, jusqu’à la taille des concombres ?

Que cela a effectivement été vrai un temps, mais que ça ne l’est plus. En 1988, la Commission européenne avait effectivement fixé une règlementation pour encadrer la taille et la forme d’une quarantaine de fruits et légumes. Le concombre qualité "extra" devait ainsi répondre à une exigence bien précise en étant "pratiquement droit" avec une "hauteur maximale de l’arc, de 10 millimètres" pour un légume de 10 cm de long.

Mais en 2009, la Commission a mis fin à ces normes. Se rendant compte de l’absurdité, voire du caractère contre-productif de certaines règles, elle a supprimé ces normes pour 26 fruits et légumes. Cela fait donc plus de dix ans que vous pouvez de nouveau acheter des concombres tordus sur le marché.

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