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Olivier Besancenot dit-il vrai sur les retraites à taux plein ?

Patronats et syndicats se retrouvent mercredi à Matignon pour fixer le cadre de la deuxième conférence sociale du quinquennat, qui abordera notamment le délicat dossier des retraites. Selon le porte-voix du NPA (Nouveau parti anticapitaliste), la majorité des jeunes retraités ne réussit même pas à cumuler les 37,5 annuités de cotisation qui prévalaient avant la réforme Balladur de 1993. Vrai ou faux ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Faux.

Selon les derniers chiffres disponibles de la CNAV
(Caisse nationale d'assurance vieillesse, 2012), au moment de faire liquider leur retraite, les jeunes retraités de l'année avaient cotisé en moyenne 151 trimestres, soit
un trimestre de plus que les 37,5 annuités évoquées par Olivier Besancenot.
Dans le détail : 145 trimestres de cotisation en moyenne pour les femmes et 156
pour les hommes. Et ce, malgré les périodes de chômage, et malgré les
pré-retraites. 
"Les périodes de chômage indemnisées donnent droit à des trimestres validés. Elles sont ajoutées aux périodes pour lesquelles vous avez cotisé", explique Philippe Pihet, le négociateur
retraites du syndicat Force ouvrière.
Pas plus d'incidence s'agissant des départs en pré-retraite car, en vertu des accords qui étaient conclus entre entreprises et salariés, les entreprises cotisaient pour les retraites.

En revanche, les carrières très
accidentées ont des conséquences sur le montant de la retraite. Si vous avez
eu plusieurs longues périodes de chômage, de maladie ou des années d'invalidité,
votre pension de retraite peut être plus faible que pour une carrière sans
accident, car le montant de la pension est calculé sur les 25 meilleures années
de salaire. Et en matière de carrière professionnelle, les 25 meilleures années se
résument parfois aux 25 moins mauvaises.

Ligne rouge

Ajoutons que les 37,5 annuités sont de l'histoire ancienne. Il faut désormais 41,5 annuités, soit
166 trimestres, pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Et c'est là que le bât blesse car "il va être de plus en plus difficile d'arriver à 165 ou 166 trimestres", explique Philippe Pihet. C'est sans doute dans cette perspective que le gouvernement multiplie les ballons d'essai sur un allongement de la durée de cotisation : "Cela reviendra à reculer l'âge de la retraite, mais de manière insidieuse", selon le négociateur FO.

Plusieurs syndicats l'ont déjà
expliqué : toucher à la durée de cotisation ou à l'âge légal de départ à la
retraite
— ce que préconise le patronat — constituait pour eux une ligne rouge : la conférence
sociale du mois prochain (20 et 21 juin) s'annonce musclée.

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