Nucléaire : aucun EPR ne fonctionne-t-il dans le monde, comme le dit Yannick Jadot ?
Le député européen écologiste a assuré qu'aucun réacteur EPR "ne tourne" sur la planète.
Les réacteurs EPR, présentés comme le fleuron de la filière nucléaire française, sont censés être plus puissants et plus sûrs. Sauf que pour Yannick Jadot, député européen écologiste, cette technologie ne fonctionne pas. "Des EPR, il n'y en a pas un qui tourne dans le monde", a-t-il affirmé sur franceinfo mercredi 31 août.
Des réacteurs qui ont connu de nombreux déboires
Yannick Jadot dit-il vrai ? Pas vraiment, parce qu'il y a bien une centrale qui produit de l'électricité avec des réacteurs EPR. C'est celle de Taishan dans le sud de la Chine, la première au monde à être entrée en service il y a trois ans. Cependant, même si elle est récente, l'un des deux réacteurs a dû être arrêté pendant une année complète à cause de problèmes d'étanchéité et c'est seulement il y a deux semaines, dans le courant du mois d'août, que la centrale a vraiment redémarré complètement.
Concernant les autres réacteurs EPR dans le monde, il y a une centrale en Finlande dont le chantier est terminé mais qui n'est pas encore entrée en service et deux autres toujours en construction : Flamanville en France et Hinkley Point en Angleterre. Le point commun de ces trois centrales, c'est qu'elles sont toutes plombées par d'importants retards. La "palme" revient à l'EPR finlandais qui aurait dû démarrer il y a 12 ans. Au lieu de ça, la centrale, qui a mis en route son réacteur en mars dernier pour des essais, a dû le déconnecter du réseau électrique cette semaine à cause d'un problème de turbine. Une nouvelle déconvenue, alors qu'en pleine crise énergétique, l’EPR devait fournir cet hiver près de 15% de la consommation électrique du pays.
À Flamanville, la facture flambe
À Hinkley Point en Angleterre, le chantier a déjà au moins deux ans de retard et devrait se terminer en 2027. Concernant Flamanville en France, les travaux sont toujours en cours. EDF vise une entrée en service fin 2023, alors que le calendrier initial prévoyait la fin de la construction en 2012. Ca ferait 11 ans de retard à cause notamment de malfacons et de problèmes de soudures. La facture flambe aussi. Le coût de la centrale a été multiplié par six en passant de 3 à 19 milliards d'euros, d'après un rapport de la Cour des comptes.
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