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Nouvelle hausse des prix du gaz : la demande de GDF Suez est-elle légitime ?

Après une hausse de 2 % en août dernier, les prix du gaz vont-ils encore augmenter ? GDF Suez réclame une nouvelle hausse au 1er octobre, 7 % cette fois, pour couvrir une augmentation de ses coûts d'approvisionnement. Cette demande est-elle légitime ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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GDF Suez dit vrai.

Les tarifs réglementés de l'énergie,
fixés par le gouvernement, peuvent être revus tous les trois mois : 1er
août – 1er octobre, on est dans les clous.

Sur le fond maintenant.
Les prix
sont fixés par une formule mathématique très complexe, inscrite dans la loi,
laquelle stipule que GDF Suez peut répercuter sur ses clients la hausse de l'ensemble
de ses coûts : approvisionnement, acheminement, distribution.

Sur la base de cette formule, la requête de GDF Suez est double : déjà 1 %
pour faire face à la hausse des prix d'achats du gaz depuis le 1er août.
Requête "crédible", selon l'économiste de l'énergie Francis Perrin, directeur de la publication de la revue Pétrole et gaz arabe .

Mais GDF Suez demande aussi un rattrapage de 6 %. Une demande elle aussi
légitime, selon Francis Perrin, car cela fait plusieurs mois que l'Etat ne
respecte pas la loi : le 1er août déjà, "on estime que l'augmentation aurait dû être d'au moins 7 à 8 % alors que le gouvernement a choisi, pour des raisons politiques, économiques et sociales, de limiter cette hausse à 2 %", soit le niveau de l'inflation, explique Francis Perrin.

Endettement du consommateur

En voulant préserver les Français d'une
hausse trop forte, le gouvernement a mis le consommateur en situation d'endettement,
en quelque sorte, vis-à-vis de GDF Suez. L'opérateur gazier demande aujourd'hui
un rattrapage, et il a la loi pour lui.
Tout comme il l'a déjà eue au début
de l'été, quand le Conseil d'Etat a validé un premier rattrapage, celui qui
correspondait au gel des tarifs pour trois mois, que le gouvernement Fillon
avait instauré en octobre 2011. Ce premier rattrapage sera étalé sur deux ans.

En quatre ans, sur la période 2008-2012, la
facture de gaz a grimpé de 31,2 %. Et la tendance n'est pas prêt de s'inverser :
car les cours du gaz sont indexés sur ceux du pétrole, c'est écrit noir sur
blanc dans les contrats qui nous lient à nos fournisseurs, Russie et Algérie pour
ne citer que les principaux. La demande de pétrole est forte, les prix sont sur
une tendance lourde à la hausse : ceux du gaz vont donc suivre. Inexorablement.

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