Non, une étude allemande n'a pas chiffré les "répercussions" du port du masque chez les enfants
Maux de tête, troubles de l'apprentisage ou encore inconfort... Une infographie partagée plusieurs milliers de fois depuis quelques jours laisse entendre qu'une étude a mesuré "les répercussions" du port du masque chez les jeunes. C'est faux.
Alors que depuis lundi 8 février, les enfants ne doivent plus porter que des masques chirurgicaux ou des masques en tissu de catégorie 1 à l’école, une infographie a été partagée plusieurs milliers de fois sur Facebook depuis quelques jours. On y voit un dessin qui représente des enfants dans une cour. Ils portent des masques avec un air malheureux et surtout il y a une succession de chiffres censés prouver "les répercussions du port du masque chez les enfants et les adolescents".
Selon la publication, 57% d’entre eux déclarent souffrir de maux de tête, 38% de troubles de l’apprentissage ou encore 37% disent ressentir de la fatigue. Une longue liste d’effets secondaires qui aurait été mesurés auprès de plus de 20 000 jeunes lors d’une étude universitaire en Allemagne.
L'étude existe mais conclut différemment
Cette étude allemande existe bien mais elle ne tire pas du tout les mêmes conclusions que la publication sur les réseaux sociaux. Précisons d’abord que cette étude en est au stade de la pré-publication, c’est-à-dire qu’elle n’a pas encore été validée ni publiée dans une revue.
Surtout, les scientifiques qui l’ont dirigée émettent eux-mêmes des réserves pour une raison très simple : leur étude est basée sur un questionnaire en ligne que les parents remplissent et ils se sont rendus compte que ce sondage géant a été très partagé par des groupes sur les réseaux sociaux qui critiquent systématiquement les mesures sanitaires. En clair, les chiffres alarmistes cités se trouvent bien dans l’étude mais les scientifiques relèvent un biais puisque leur questionnaire a été en partie détourné avec des réponses volontairement hostiles.
Par ailleurs, dans leur conclusion, les scientifiques affirment que ces résultats et cette étude ne doivent pas donner aux parents une opinion négative sur les masques, qui permettent de maintenir les enfants à l’école malgré le Covid. L’étude relève quand même que certains enfants le supportent mal mais il s’agit d’un nombre "relativement limité". La plupart des jeunes, poursuit l’étude, tolèrent bien cette protection.
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