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Pourquoi les radiations de demandeurs d'emploi ne suffisent pas à expliquer la baisse du chômage

La baisse de 3% du nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A annoncée lundi 27 janvier par le ministère du Travail ne serait pas liée à la baisse du chômage, mais à des radiations administratives, selon de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. C'est faux.

Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un sénior devant un bureau Pôle emploi à Metz (Moselle). Photo d'illustration. (MAXPPP)

C'est une petite musique qui revient au sein de l'opposition à chaque fois que le nombre de demandeurs d'emploi baisse sous un gouvernement, quelle que soit sa couleur politique : "Si le chômage baisse en France, c'est surtout à cause des radiations massives dans les fichiers de Pôle emploi ou parce qu'on force les chômeurs à faire des stages pour les sortir des statistiques officielles."

L'annonce d'une baisse du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, lundi 27 janvier par le ministère du Travail, n'échappe par à cette critique sur les réseaux sociaux. Mais cette affirmation est erronée et la Cellule Vrai du Faux vous explique pourquoi. 

Parce que le nombre de radiations et d'entrées en stage est plutôt stable

Sur les trois derniers mois de 2019, 533 600 personnes tenues de chercher un emploi (les catégories A, B et C) sont en moyenne sorties des fichiers de Pôle emploi, d'après la Dares. Les radiations administratives représentent 8,5% de ce total et près de 10% pour les stages, contre 21% pour les reprises d'emploi déclarées. Ces proportions sont plutôt stables par rapport à la moyenne des dix dernières années.

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Ceci dit, les radiations sont effectivement en légère augmentation sur un an : + 2 600 par rapport au dernier trimestre 2018 (+ 5 000 pour les reprises d'emploi déclarées), toujours selon les chiffres du service des statistiques du ministère du Travail. Mais elles ne représentent qu'une petite part des 30 000 demandeurs d'emploi supplémentaires sortis des fichiers de Pôle emploi sur la période.

Parce que les "cessations d'inscription" ne sont pas des radiations

Les "cessations d'inscription pour défaut d'actualisation" représentent un peu moins de la moitié des sorties sur le dernier trimestre 2019. Depuis plusieurs années, c'est la principale raison qui explique les sorties des fichiers de Pôle emploi.

Elles sont très souvent confondues avec des radiations... mais ce n'est pas la même chose. Tous les mois, les personnes au chômage doivent remplir un questionnaire pour confirmer notamment qu'elles sont toujours à la recherche d'un emploi. Et si elles ne remplissent pas cette déclaration en ligne, elles sont automatiquement exclues des listes de Pôle emploi. La procédure venant du demandeur d'emploi, on ne peut donc pas parler d'une radiation administrative.

Il peut y avoir beaucoup de raisons pour expliquer le fait qu'un demandeur d'emploi ne remplit pas ce questionnaire à la fin du mois. Mais selon une enquête de Pôle emploi, "environ la moitié des personnes sorties pour non-actualisation de la situation mensuelle ont en fait repris un emploi."

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