NKM dit-elle vrai sur les allocations et le taux de fécondité ?
C'est faux !
Nathalie Kosciusko-Morizet ne peut pas dire que le taux record de fécondité en France, 2,01 enfant par femme, est conditionné aux aides financières de la politique familiale.
Pourquoi ?
Notamment parce que ces aides ne semblent pas jouer sur le nombre total d'enfants qu'aura une femme dans sa vie. C'est l'un des enseignements d'une étude menée en 2010 par Olivier Thévenon, il est économiste à l'Institut national des études démographiques :
"Les aides financières ont un effet mais il s'agit d'un effet sur le calendrier des naissances. Les ménages auront tendance à anticiper l'arrivée d'enfant s'il y a une aide. Mais cela n'influence le nombre d'enfants qu'ils aurant in fine."
Même quand un gouvernement cherche à encourager le nombre de naissances par femme, les résultats sont décevants. En 1981 par exemple, le troisième enfant est passé d'une demi-part à une part entière dans le calcul du revenu imposable. Résultat, d'après une étude de l'économiste Camille Landais, la probabilité d'avoir un troisième enfant n'a augmenté que de 0,05%. Bref, modifier les mesures financières n'auraient donc qu'un effet très limité sur la fécondité.
L'accompagnement plus que les aides
Pour Olivier Thévenon, plus que les aides financières, c'est le volet accompagnement de la politique familiale qui peut en partie expliquer le nombre de naissances françaises.
"Depuis les années 80, le facteur le plus déterminant, c'est le service de garde pour la petite enfance qui permet aux femmes d'allier vie familiale et travail. C'est l'une des raisons de la grande stabilité du taux de fécondité en France par rapport à l'Allemagne."
Et toujours d'après l'Ined, dans certains pays européen comme la Suède ou la France : plus les femmes travaillent, plus elles font des enfants.
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