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Marine Le Pen dit-elle vrai sur les finances des anciennes municipalités FN ?

En évoquant les communes conquises par son parti dans les années 90, la patronne du Front national affirme que "l'intégralité des villes dirigées par le Front national ont vu une amélioration spectaculaire de leurs finances". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Faux

Passons en revue les quatre communes conquises par le Front national dans les années 90. Marignane, Toulon et Orange en 1995. Vitrolles en 1997.

Vitrolles

A Vitrolles, Catherine Mégret est élue en 1997 sous l'étiquette Front national. Elle est la femme de Bruno Mégret. Elle quitte le FN en 1999 et perd la mairie en 2002.

En février 2002, la chambre régionale des comptes de PACA dresse un bilan très sévère de sa gestion municipale.
Par exemple, pour assurer sa trésorerie, la commune se sert de l'eau. Les tarifs de l'eau augmentent très fortement dés 1997 ce qui permet de dégager beaucoup d'argent.
Par ailleurs, pour équilibrer son budget, deux années de suite, la ville repousse les remboursements de ses dettes au prix d'opérations financières douteuses, selon la cour de comptes.
Dernier exemple, une partie des impôts (75.000 euros) a été utilisé pour envoyer des courriers à tous les maires de France afin de promouvoir la candidature de Bruno Mégret à l'élection présidentielle de 2002.

Marignane

Daniel Simonpiéri est élu sous l'étiquette Front national, qu'il quitte en 1999. Il perdra la mairie en 2008.
Entretemps, les impôts locaux ont augmenté, la dette de la ville aussi. En 2008, la dette de Marignane est de 41 millions d'euros. Au milieu des années 2000, l'endettement par habitant était 2,5 fois plus élevé que la moyenne nationale.
Toujours en 2008, la chambre régionale des comptes rendait un avis sur le budget "déséquilibré" de la ville. Elle y déplorait le dérapage des dépenses depuis des années.

Toulon

Jean-Marie Le Chevallier n'effectue qu'un seul mandat. Il est battu en 2001. Il avait quitté le FN en 1999. Il laisse sa ville avec une dette de 190 millions d'euros alors qu'elle est aujourd'hui presque deux fois moins importante.
Il faut savoir qu'avant son élection en 1995, la situation de Toulon était déjà très dégradée. qui a écrit le livre "Toulon la noire" rappelle qu'"avant 95, le système toulonnais est truffé d'affaires. En définitive, Jean-Marie le Chevalier apparait presque par comparaison comme un relatif  bon gestionnaire tellement la ville était marquée par les affaires précédemment ".

Orange

Jacques Bompart est toujours maire. Elu sous l'étiquette FN, il a quitté le parti en 2005. Il est le moins critiqué de tous les élus dont nous venons de parler. Les impôts ont diminué à Orange. La dette a presque disparu. En revanche, de nombreuses subventions sociales ont été coupées.
Et en 2011, la cour régionale des comptes a épinglé Jacques Bompart pour des dépenses personnelles jugées sans rapport avec la fonction de maire. Restaurants, parfums de luxes, cigares, spa, hammam et de la vinothérapie.

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