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Les fournisseurs d'accès à internet ont-ils un "extraordinaire pouvoir" sur l'information ?

Coup de force de Free : en fin de semaine dernière, le fournisseur d'accès à internet a installé sur sa box une option, activée par défaut, qui bloque certaines publicités. Ce qui montre, selon le site spécialisé Numerama, "l'extraordinaire pouvoir des fournisseurs d'accès" sur l'information. Vrai ou faux ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Vrai.

Techniquement parlant, un
fournisseur d'accès à internet (FAI) a tous les pouvoirs sur les contenus : il peut
bloquer ce qu'il veut, quand il le veut, et sans que cela ne saute aux yeux de
la grande majorité des internautes. C'est ce que fait couramment le régime
chinois par exemple. C'est ce qu'a fait Free il y a quelques jours en activant
par défaut une fonctionnalité "adblocker" sur sa Freebox,
fonctionnalité qui bloque certains contenus publicitaires.

Deuxième aspect : Free a-t-il le
droit de le faire ?
La réponse est non et cela tombe, en France, sous le coup de la loi. "La stratégie technique déployée par Free empêche des activités économiques, ce qui est pénalement interdit", explique le directeur des études à l'UFC Que Choisir. Mais "on a aussi des problèmes de discrimination puisque les services Google sont plus impactés que les autres", poursuit Edouard Barreiro.

Bras de fer avec Google

Car il semble bien que la
fonctionnalité activée par défaut sur la Freebox impacte surtout les publicités
diffusées par Google
.

Cela nous ramène donc au bras de fer qui oppose les FAI aux gros éditeurs de contenus.
La question est de savoir
qui doit payer pour que les tuyaux soient plus gros. Car Youtube, qui
appartient à Google, envoie de plus en plus de contenus vers les FAI et cela
nécessite des adaptations d'infrastructures qui seront très coûteuses. Les fournisseurs
d'accès voudraient que Google mette la main au portefeuille et participe aux
investissements nécessaires.
Si tous les FAI sont sur la même longueur d'onde, Free semble avoir décidé d'exercer une pression plus forte que ses concurrents en dégradant volontairement les contenus arrivant par Google.

Mais en utilisant ses cinq millions
d'abonnés comme autour d'instruments de pressions sur Google, Free pourrait
mettre en péril l'existence même de nombreux sites et blogs qui ne vivent que
de la publicité. La ministre de l'Economie numérique, Fleur Pellerin, réunit aujourd'hui les différents protagonistes.
L'ambiance pourrait être électrique.

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