Les enfants de trois ans entendent moins de mots dans les familles pauvres ?
Plutôt vrai
Au moment de commencer l’école, un enfant d’une famille modeste aura entendu beaucoup moins de mots que celui d’une famille aisée. C’est ce qui ressort en tout cas de plusieurs études menées à l’étranger. La plus souvent citée, celle qui fait autoritée sur la question, vient des Etats-Unis.
Trois fois plus de mots
"The early catastrophe" a été publiée en 2003 sur la base d’entretiens d'une heure par mois pendant plusieurs années avec 43 familles américaines. Résultat : en une heure, un enfant de parents qui vivent d’allocations entend en moyenne environ 600 mots, contre 1.200 dans une famille modeste et plus de 2.000 mots pour un enfant de parents riches.
La différence est importante, d'autant que d'après les chercheurs, un enfant de trois ans utilise à 90% les mots qu’il a entendu de la bouche de ses parents.
Pas les mêmes mots
Cette étude a aussi remarqué des différences sur le type de mots utilisés. Alors que les familles riches américaines font six encouragements pour un reproche à leurs enfants, les parents des familles pauvres ont tendance à utiliser plus souvent les reproches que des encouragements.
Le fossé perdure dans le temps
Une différence qui se creuse effectivement dans le temps. A l'âge de 9 ans, les enfants de familles pauvres avaient moins de vocabulaire et plus de difficultés de lecture et de compréhension que les enfants issus des autres familles. En clair : l’école américaine n’avait pas réussi à gommer les différences sociales entre les enfants.
Sources
Le fossé des 30 millions de mots, résumé de l'étude "The early catastrophe", centre pour l'éducation Rice 2003
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