"Les allocations dégressives n'ont pas eu d'effet sur le chômage" ?
Les allocations chômage ont bien été dégressives enter 1992 et 2001 en France. A l'époque, un peu comme aujourd'hui d'ailleurs, on expliquait qu'il s'agissait à la fois de réduire le déficit de l'Assurance chomâge mais aussi d'inciter les chômeurs à retrouver du travail.
Sauf donc que ça n'a pas été très efficace d'après la seule étude d'impact menée par l'Insee en 2001. Les chercheurs ont comparé les parcours des demandeurs d'emploi avant et après 92. Et ils ont notamment remarqué deux choses.
Effet inverse
D'abord, avant que les allocations deviennent dégressives, les chômeurs avec une indemnisation élevée étaient très nombreux à retrouver un emploi juste avant d'arriver en fin de droit au 14e mois de chômage, c'est-à-dire avant de se retrouver avec l'allocation de base.
Le problème, c'est qu'une fois qu'ils ont eu des allocations qui baissaient régulièrement tous les 4 mois, ils étaient au final moins nombreux à retrouver du travail avant de se retrouver avec l'allocation minimale. Bref, " les probabilités de rester en chômage ont été très supérieures dans la période où l'allocation dégressive a été appliquée, notamment d'octobre 1992 à novembre 1994", note l'Insee. En pratique, l'effet incitatif de la dégressivité n'a donc pas eu lieu chez les chômeurs avec des allocations de départ élevées.
Inutile pour les moins qualifiés
Autre problème pointé par l'Insee : les chômeurs les moins qualifiés ont dès le départ des problèmes à retrouver un emploi car les offres qui correspondent à leur profil sont beaucoup plus limitées. En conséquence, la réduction progressive de leurs allocations pour les inciter à sortir du chômage n'a pas beaucoup d'effets puisque "leurs profils de retour à l'emploi sont beaucoup moins connectés au profil de leur indemnisation".
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