Le vrai du faux. Une voiture électrique coûte-t-elle "moins cher à l'usage" qu'une thermique, comme l'affirme Agnès Pannier-Runacher ?
C'est une question que de nombreux automobilistes se posent certainement : est-ce qu'une voiture électrique coûte moins cher qu'une voiture qui roule à l'essence ? Pour la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, il n'y a pas de doute : "A l'usage, et ça, c'est très clair et très prouvé, une voiture électrique coûte moins cher qu'une voiture thermique. Le moteur est un peu moins compliqué à entretenir et l'essence coûte plus cher que l'électricité", a-t-elle expliqué sur CNews.
Moins cher à l'usage, mais plus cher à l'achat
Ce qu'affirme la ministre est vrai aujourd'hui, mais il est difficile de se projeter à long terme. C'est ce que dit, en substance, une note de France Stratégie publiée en novembre dernier. L'institution autonome, rattachée à Matignon, a réalisé différents calculs pour décomposer et comparer tous les coûts liés à l'achat et à l'entretien d'un véhicule, qu'il soit thermique ou électrique.
Le premier constat de l'étude est qu'à l'achat, l'électrique coûte beaucoup plus cher. Si on prend une citadine électrique, c'est-à-dire une petite voiture, le surcoût est aujourd'hui de l'ordre de 16 000 euros par rapport à une voiture thermique équivalente. Ça peut descendre à 7 000 euros pour un ménage qui bénéficie des aides à l'achat, mais c'est un investissement important qui varie selon les revenus du foyer, indique la note de France Stratégie. Cependant, à l'usage, le véhicule électrique est moins coûteux qu'un thermique : comptez une économie de l’ordre d'au moins 1 200 euros par an, toujours pour une voiture citadine, en incluant l'entretien et les recharges du moteur.
Quelques éléments restent incertains
Ceci dit, cette étude présente malgré tout quelques limites. Par exemple, elle part du principe que les propriétaires de véhicules électriques rechargent tous leurs batteries chez eux en heure creuse et elle exclut de ses calculs les bornes de recharge rapide, que l'on trouve notamment sur l'autoroute, et qui coûte 3 à 4 fois plus cher. Par ailleurs, si France stratégie a intégré la hausse des tarifs de l'électricité de 15% qui a eu lieu en début d'année, elle reconnaît aussi que l'inflation, si elle se poursuit, peut affecter les résultats.
L'étude inclut aussi dans son calcul la revente du véhicule au bout de 6 ans sauf qu'on ne sait pas aujourd'hui quelle sera la valeur d'une voiture électrique d'occasion d'ici quelques années. France stratégie estime d'ailleurs que ces véhicules pourraient subir d'importantes décotes en cas de progrès rapide, concernant notamment l'autonomie des batteries.
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