Le vrai du faux. "Un parlementaire sur cinq emploie un de ses proches"

Bruno Retailleau, coordinateur de la campagne du candidat Les Républicains à la présidentielle, François Fillon, a déclaré ceci, sur France 2, mardi 21 mars : 

"Cette pratique qui vise, pour un parlementaire, à employer ses enfants ou ses proches (est) très répandue. Je crois que 1 parlementaire, député ou sénateur, sur 5, y ont recours."

C'est plutôt vrai. 

Un parlementaire sur cinq : une fourchette basse 

Bruno Retailleau s'appuie sur une enquête du quotidien Le Monde, c'est la plus récente, elle date de février dernier.

Commençons par les députés. Le Monde a mené cette enquête à partir de la liste des collaborateurs publiée le 21 février par l’Assemblée nationale, puis le quotidien a interrogé l’ensemble des députés.

Résultat : au moins 95 députés emploient un assistant de leur famille. 8 en emploient deux. 103 députés sur 572 (5 sièges sont vacants ou non pourvus), c'est 18% du Palais Bourbon. Environ un député sur cinq. 

Notons que ces chiffres sont certainement sous estimés, car seule la moitié des élus ont accepté de jouer la transparence.

Précisons également qu'il est légal pour un parlementaire, aujourd'hui, en France, d'employer un proche. Si il n'y a pas de preuve formelle qu'un travail effectif a bien été mené en échange d'une rémunération, c'est évidemment là que ca pose problème.

Une pratique plus répandue à droite

La pratique est plus répandue à droite, toujours selon cette enquête du Monde.

Un quart des élus Les Républicains, 25% du groupe et près de 30 % de ceux de l’UDI sont concernés, contre 11,8 % du groupe socialiste et écologiste.

Une pratique moins répandue au Sénat

Au Sénat, les règles sont plus contraignantes : un seul collaborateur familial peut être employé par sénateur.

Le Palais du Luxembourg affirme qu’au 31 décembre 2016, 59 collaborateurs familiaux sont comptabilisés. 59 sénateurs sur 348, ce sont 16,95% des sénateurs qui emploient un membre de leur famille : 1 sur 6.